Me Alice Nkom est convoquée cette fois à la division de la police judiciaire du Littoral. C’est la troisième convocation qui parvient à l’avocate, présidente du Conseil d’administration du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (Redhac).
L’avocate est attendue pour une comparution devant elle le 22 janvier 2025 à 11 heures. Cette convocation, fait suite à la plainte déposée par le sous-préfet de Douala 1 concernant le bris de scellés apposés sur les locaux du REDHAC le 9 novembre dernier. Alice Nkom est appelée à s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés. Il faut noter que la convocation de la police judiciaire date du 14 janvier, jour où la militante des droits humains était attendue à la Gendarmerie nationale à la suite de la convocation en date du 02 janvier dernier. Convocation servie par le chef service des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale, le Lieutenant-colonel Dieudonné Bialo. Le document indique que l’avocate est poursuivie pour « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat », « financement du terrorisme ».
Mais Alice Nkom n’a pas déféré à cette convocation de la gendarmerie. L’audience devant le tribunal militaire coïncidait avec son 80e anniversaire qu’elle a choisi de fêter, au mépris d’une énième convocation de l’instance judiciaire. « C’est un jour spécial pour moi. Je n’aurais jamais imaginé vivre jusqu’à 80 ans. Mais je répondrai à leur convocation. A toutes leurs convocations », a déclaré l’octogénaire à la presse le 17 janvier dans son bureau, où elle a accueilli ceux qui sont venus lui souhaiter un joyeux anniversaire. Me Alice Nkom a dénoncé cette convocation sur sa page Facebook, affirmant que “la machine est lancée” et que “la FATWA s’intensifiera” à l’approche des élections présidentielles.
L’homme politique et universitaire camerounais Vincent Sosthène Fouda condamne également cette situation qu’il considère comme un acharnement injustifié. « Le rythme auquel les convocations se succèdent chez Alice Nkom est effrayant. Je suis tenté de croire qu’il s’agit d’un acharnement, car il est impossible d’être entendu par toutes les instances de la République. Alice Nkom ne mène plus un combat personnel, mais un combat collectif contre l’injustice. Elle défend toutes les victimes de l’abus de pouvoir. Est-ce le message que la République souhaite transmettre ? La justice est un bien précieux mais fragile, qui nécessite l’engagement de tous. À plus de 80 ans, on aspire à autre chose. Laissez-la en paix », ecrit Vincent Sosthène Fouda.
La convocation de Me Alice Nkom est en lien avec l’affaire de bris de scellés. En effet la présidente du Conseil d’administration du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (Redhac) avait brisé les scellés qui avait été posés devant les locaux du Redhac à Douala, après la suspension prononcée par le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji.
Donc cette convocation de Me Alice Nkom n’a rien à voir avec la procédure à la gendarmerie relative à une plainte déposée auprès du Commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé par le responsable d’une organisation de la société civile dénommée l’observatoire du développement sociétal (ODS). La plainte contre Me Alice Nkom et consorts concerne des faits supposés de « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État », de « financement du terrorisme » et de « financement de bandes armées. »
