Lors de son passage dans l’émission « À vous l’antenne » sur Bnews 1, le jeudi dernier, Abdouraman Hamadou Baba, président du club Etoile Filante de Garoua, n’a pas mâché ses mots concernant la gestion de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) par Samuel Eto’o. Selon lui, l’ancien international camerounais a ruiné le football national.
« On est plus dans le football organisé au Cameroun. Il n’y a plus de football au Cameroun. », a regretté Abdouraman Hamadou Baba dans l’émission “À vous l’antenne“ sur Bnews 1, jeudi soir. Le dirigeant sportif assimile d’ailleurs la situation dans le football camerounais à un désordre comparable à une situation dans l’Armée où un soldat viendrait à diriger des généraux. « Quand il faut parler de football, je l’ai répété 1000 fois, Monsieur Samuel Eto’o Fils ne peut pas parler de football avec nous. Je vous parle de l’administration du football. Samuel Eto’o avec nous, c’est comme vous mettez un soldat qui dirige les généraux. Ça, c’est parce qu’on est au Cameroun que ça a été possible », regrette Abdouraman.
Interrogé sur le fait que Samuel Eto’o a été élu à la tête de la Fecafoot, Abdouraman se montre clair : « Il a été élu sur la base d’un programme. Vous estimez que ce programme aujourd’hui, il est respecté ? ». Ses critiques ne s’arrêtent pas là. Il a ajouté que l’état actuel de la Fecafoot est synonyme de « médiocrité, comme au niveau du gouvernement ».
Samuel Eto’o, dirigeant ou figurant politique ?
Hamadou Baba va plus loin, affirmant que l’ancien capitaine des Lions Indomptables n’a pas été élu pour ses qualités de dirigeant, mais plutôt « nommé », bénéficiant selon lui d’un système qui favorise l’allégeance politique plutôt que le mérite. « Ce n’est pas possible qu’il finisse de jouer et qu’il vienne nous diriger », a-t-il martelé. Pour l’ancien candidat à la présidence de la FECAFOOT, Samuel Eto’o est désormais « un acteur politique associé au système en place, associé aux gouvernants ». Il estime que l’ex-footballeur s’est éloigné des enjeux sportifs pour devenir un rouage de l’appareil étatique, une posture qui, selon lui, nuit gravement à la qualité du football camerounais. « La FECAFOOT aujourd’hui, c’est la médiocrité, comme le fait le gouvernement », a-t-il conclu, pointant les résultats décevants des sélections nationales comme symptôme d’un mal plus profond.
Ces déclarations, pour le moins explosives, relancent le débat sur le rôle de Samuel Eto’o dans le paysage sportif et politique du Cameroun. Héros adulé sur les pelouses, sa reconversion dans les arcanes du pouvoir footballistique continue de diviser, entre soutien inconditionnel et critiques acerbes.
