Raoul Christophe Bia, l’ancien grand reporter de Vision 4 et 6 autres de ses confrères sont accusés par la Fédération camerounaise de volleyball d’avoir relayé des « rumeurs » sur des abus sexuels au sein de l’équipe nationale de volleyball U-17.
Les journalistes mis en cause sont Raoul Christophe Bia, Serge Tamba, Richard Naha, ainsi que les directeurs de publication des médias en ligne Cameroun Web et Cam Volley. Raoul Christophe Bia est notamment accusé d’avoir diffusé ces rumeurs au niveau international à travers un reportage satirique qui a connu un large écho. Serge Tamba et Richard Naha, ainsi que les directeurs de publication mentionnés, sont accusés d’avoir utilisé leurs plateformes pour propager ces nouvelles via des contenus écrits et oraux. Pour les avocats de la fédération, ces productions portent atteinte à l’honneur et au respect des dirigeants de la Fédération camerounaise de volleyball.
Le 19 juillet dernier, les avocats de la fédération, dirigés par Bello Bourdane, ont déposé une plainte au tribunal de grande instance du Mfoundi contre ces sept journalistes. Ils sont accusés de coaction de fausses nouvelles, de publications obscènes, de diffamation, de calomnie et d’injure. Cette plainte survient après la diffusion d’informations faisant état de ce que des responsables de la Fédération camerounaise de volleyball auraient enceinté cinq joueuses de moins de 18 ans. Dans un communiqué publié le 17 juillet, la Fédération camerounaise de volley-ball (Fecavolley) a annoncé avoir déposé une « plainte officielle » auprès des autorités compétentes afin de faire la lumière sur les allégations d’abus sexuels qui secouent actuellement la discipline.
La Fecavolley a appelé tous les témoins et victimes présumées à se manifester et a assuré que toutes les dénonciations seraient traitées de manière confidentielle. Les plaintes peuvent être déposées sous « plis anonymes » à son siège au quartier Dragage à Yaoundé, dit-elle. Dans son communiqué, la fédération a également condamné toute tentative de propagation d’accusations non fondées sur les réseaux sociaux, soulignant qu’elle ne céderait à aucune pression et ne verserait aucun argent à ceux qui cherchent à ternir la réputation de l’institution et de ses dirigeants.
Les victimes présumées démentent les accusations d’abus sexuels
Y a-t-il eu des agressions sexuelles sur certaines joueuses mineures à la Fédération Camerounaise de Volleyball? Après la Fédération, c’est au tour des joueuses elles-mêmes, de répondre à cette question par la négative. Dans un reportage réalisé par Équinoxe Tv le 20 juillet 2024, ces présumées victimes ainsi que leurs parents, ont nié avoir été harcelées sexuellement. S’exprimant ouvertement, elles ont réfuté les allégations qui circulaient sur les réseaux sociaux.
La joueuse Julia Beyala a notamment affirmé qu’elle n’était pas enceinte et que les événements rapportés ne s’étaient pas produits, une déclaration confirmée par sa mère à leur domicile de Simbock à Yaoundé. D’autres témoignages, comme celui du père d’une joueuse, ont également contribué à clarifier la situation. Il a déclaré n’avoir jamais entendu sa fille se plaindre. Sandra Kenfack a elle-même précisé : « Aucun encadreur ne m’a jamais demandé de le suivre ou de l’accompagner dans une chambre. »
Ce scandale rappelle un incident similaire qui avait secoué la Fédération camerounaise de karaté (Fecakaraté) en 2020, où des athlètes avaient également accusé des dirigeants et des encadreurs de harcèlement sexuel et de tentatives de viol. Le rapport établi par le Cercle des ceintures noires de karaté du Centre avait mis en lumière des pratiques préoccupantes au sein de la fédération, entraînant des sanctions sévères à l’encontre de certains responsables, dont le président de l’époque, Emmanuel Wakam, radié à vie de l’Union des fédérations africaines de karaté (UFAK).