Le Cameroun a obtenu son ticket pour une huitième participation à la Coupe du monde mardi, face à l’Algérie, au Stade Mustapha Tchaker de Blida (1-2). Un match gagné de haute lutte en partie grâce à Toko Ekambi, Choupo-Moting, Faï Collins et un excellent André Onana, sans oublier tous les autres.
Pour ne pas faire de la figuration comme en 2010 et 2014, les Lions devront hisser leur niveau de jeu à la Coupe du monde au Qatar du 21 novembre au 18 décembre 2022. Un sacré chantier pour la bande à Rigobert Song…
André Onana (9,5/10) : une excellente performance pour le gardien ! Pour aider une équipe ténue à la gorge défensivement, Onana a répondu présent quand il le fallait. Il a donné de la voix pour replacer une défense qui pouvait s’égarer de temps en temps. Impuissant sur l’unique but algérien, il a apporté de la sérénité grâce à ses… 10 arrêts. Il a surtout dégoûté Slimani et Mahrez.
Ambroise Oyong (6.5/10) : titularisé en lieu et place de Nouhou Tolo, il se devait d’être sérieux. Il l’a été et a bétonné son secteur défensif. Si Mahrez qu’il devait contenir espérait faussement l’attirer dans l’axe pour créér de l’espace en profondeur, il a su rester lucide malgré les quelques fulgurances des Fennecs. Remplacé par Kunde (87e, non noté).
Michaël Ngadeu (6/10) : en d’autres circonstances, il aurait pu se voir attribuer la pire note des joueurs des Lions de tous les temps sur Camfoot. Mais il sauve son match avec cette balle qu’il place sur le pied droit de Toko Ekambi pour le but de la victoire. Appeler cela chance, baraka, ou tout ce que vous voulez, cela a conduit au but de l’excellent Toko-Ekambi. À court techniquement, largué physiquement, généreux pour l’adversaire, il a eu de la difficulté sur plusieurs séquences. Heureusement.
JC Castelletto (7.5/10) : il a été particulièrement solide. Contrairement à Ngadeu, il a été moins en difficulté dans sa zone. Dans l’axe de la défense, il fut le gardien du temple. Il s’engageait parfois un peu trop physiquement, mais a évité de commettre un impair. A l’exception de quelques dribbles de coups de frayeur de Slimani ou Belaïli, le Nantais a eu plusieurs ballons bien négociés.
Faï Collins (8,5/10) : la latéral droit a été intéressant durant toute la rencontre. Autant on avait décrié ses précipitations bancales lors de la Coupe d’Afrique des Nations, autant défensivement, il n’a absolument pas démérité avec des interventions autoritaires et de bons retours sur certains contres. Et dans ses courses, il a apporté beaucoup notamment quelques combinaisons intéressantes et des centres millimétrés. S’il a failli être passeur pour Tawamba (68e), c’est lui qui met le centre que dévie Ngadeu et qui permet à Toko-Ekambi d’inscrire le but de la victoire. Oui monsieur, à la 120e + 3’20″. Faut avoir des nerfs.
Gaël Ondoua (7/10) : pour sa première titularisation, le milieu d’Hanovre a surpris par sa fougue balle au pied. Malgré la maîtrise technique des Fennecs dans l’entrejeu, il s’est battu pour exprimer ses qualités. Mais pour un match comme celui-ci qui a besoin d’autres compétences que celles technico-tactiques, il a certes été submergé, mais a bossé très dur, sans se plaindre. Il cède la place à la 111e à Jean Onana (non noté).
Martin Hongla (6/10) : le milieu relayeur de Hella Verone, en Italie, avait à cœur de montrer qu’il peut incarner un concurrent crédible pour Zambo Anguissa, qui en simulant une blessure, a choisi délibérément de ne pas disputer cette double confrontation face à l’Algérie. Durant toute la partie, il n’a pas hésité à se projeter avec une grosse envie. Dangereux sur un bon coup de tête de Tawamba, il a vu sa frappe être repoussée sur la ligne à la 68ème mn. Grâce à son activité durant tout le match, il a affiché un visage intéressant.
Oum Gouet (7/10) : C’est clair qu’il a couru. Il a eu du boulot. ’incertitude de l’axe de la défense n’aidant pas, il lui fallait rester scotcher dans cette zone juste devant la boite de la surface de réparation. lI s’est beaucoup démené à la récupération. Il a été juste dans ses interventions et a été à la hauteur dans le combat physique. Il cède la place à Vincent Aboubakar (102e, non noté).
Choupo-Moting (8/10) : c’est lui permet au Cameroun de revenir à hauteur de l’Algérie et surtout de faire taire les spectateurs qui s’étaient déjà montrés irrationnels notamment en huant notre hymne national. Il avait auparavant montré comment avec sa maîtrise technique il pouvait faire du bien en obtenant des coups francs dès les premières minutes de la partie. Il a suffi de deux incursions pour trouver le chemin des filets. Les Fennecs ont ensuite compris qu’il serait un poison et devait être surveillé de près. Ils n’ont pas hésité à l’attaquer physiquement aux jambes au point où le Camerounais a dû être remplacé par Nouhou Tolo (63e, non noté).
Léandre Tawamba (7,5/10) : aligné dans l’axe dans un rôle de pur avant-centre, l’attaquant d’Al Taawon a fait un match plein dans une brigade défensive hermétique. Souvent esseulé en attaque, il a contribué défensivement en revenant défendre au 2/3 du terrain, question de retarder le déploiement offensif des Algériens. Il aurait pu marquer dès la 68e minute le but d’assurance pour les Lions, mais le gardien algérien a bien lu la trajectoire de la balle. Sa présence immobilisait en permanence les deux défenseurs centraux et le milieu récupérateur adverse.
Toko Ekambi (8,5/10) : après avoir libéré les Lions lors du tour précédent face à la Côte d’ivoire, l’attaquant de Lyon s’est de nouveau mué en sauveur face à l’Algérie à Blida, où les Fennecs n’avaient jamais perdu. Son but inscrit dans le money time restera pour longtemps gravé dans la tête des Camerounais. Un retard à l’allumage puis la machine s’est lancée. Trop discret sur le début de la rencontre, l’actuel meilleur buteur de l’Europa Ligue (six buts) s’est mis en confiance avec quelques bons débordements pour trouver Choupo Moting ou Tawamba.