La dernière session ordinaire de l’année 2022 s’est ouverte ce vendredi à Yaoundé sous la présidence effective de Cavaye Yeguie Djibril, président de la Chambre basse du parlement camerounais.
Les députés de la dixième législature se sont retrouvés en fin de matinée de ce vendredi 11 novembre 2022 au palais des Congrès de Yaoundé pour la troisième et dernière session de l’année législative 2022. Devant la représentation nationale et des invités, le président de l’auguste chambre, Cavaye Yeguie Djibril, a prononcé le discours d’ouverture ci-dessous.
DISCOURS D’OUVERTURE DU TRES HONORABLE CAVAYE YEGUIE DJIBRIL, PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE DU CAMEROUN Yaoundé, le 11 Novembre 2022
– Excellences,
– Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous souhaiter une chaleureuse bienvenue à l’Assemblée Nationale. La troisième session ordinaire de notre Chambre pour l’exercice 2022 s’ouvre ce jour. Comme les précédentes, elle sera prioritairement consacrée à l’examen et au vote du budget de l’Etat pour le nouvel exercice.
Le Président de la République, Son Excellence Monsieur PAUL BIYA, a personnellement fixé dans sa circulaire de circonstance, les grandes orientations dudit budget. Cependant, pour la Représentation Nationale, il est important de rappeler le contexte de l’examen et du vote de ce budget, rappeler également certaines grandes attentes du moment.
Le contexte, assurément est difficile autant à travers le monde qu’au Cameroun. Dans notre pays il se caractérise par une série de crises :
– La crise sécuritaire dans les Régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Certes, la situation est sous contrôle. Mais elle reste et demeure préoccupante.
– La crise sanitaire : je me réjouis du fait que la propagation du COVID-19, du MONKEY POX et du CHOLERA, a été à chaque fois stoppée par une riposte adéquate mise en place par le Gouvernement. Cependant, la Représentation Nationale propose que le système de surveillance épidémiologique soit maintenu et même renforcé.
– La crise climatique, avec pour corollaire les multiples catastrophes naturelles et les perturbations dans notre environnement. Les travaux de la COP-27 qui se déroulent actuellement en Egypte, sont ainsi d’un grand intérêt pour le Cameroun.
– La crise énergétique : elle frappe de nombreux Etats, même les plus puissants à travers le monde. Au Cameroun, malgré son potentiel, l’accès à l’eau et à l’électricité demeure difficile pour beaucoup.
– Les contrecoups de la guerre Russo-ukrainienne : ce conflit est venu exacerber les affres que nous subissions déjà du fait du COVID-19. Les deux mis ensemble ont plongé le Cameroun dans une inflation sans précédent. La flambée des prix des produits de grande consommation est ainsi perceptible sur nos marchés.
A cet égard, je voudrais saluer les mesures prises par les pouvoirs publics pour limiter les effets de cette inflation. Je voudrais d’abord et surtout citer le collectif budgétaire décidé par le Chef de l’Etat. Il a porté de 120 milliards à 480, les subventions destinées aux produits pétroliers. Cette mesure a permis de maintenir le prix du carburant à la pompe.
Ensuite, entre autres mesures, notons les facilités fiscalo-douanières, l’abattement à hauteur de 80% des coûts du fret, la mise en œuvre d’un projet d’appui à la production agricole assorti de la mise à disposition des semences de qualité, l’incitation au partenariat secteur privé / Etat dans le domaine de l’élevage avec en prime, des actions pour la lutte contre l’insécurité alimentaire. Des mesures endogènes, qui sont venues renforcer la capacité de résilience du Cameroun.
– EXCELLENCES,
– MESDAMES ET MESSIEURS
A la faveur des courageuses et pertinentes mesures que je viens d’énumérer, ajouter à cela la libération du fret en provenance de la mer noire et les reformes intervenues dans le système des transports camerounais, afin d’en assurer une meilleure fluidité, il se profile à l’horizon comme une certaine embellie. Perturbée avec le déclenchement de la Guerre Russo-Ukrainienne, la relance POST-COVID de notre économie se remet progressivement sur les rails. Les résultats des revues successives de la mise en œuvre de la SND30, globalement nous conforte à cet effet. Tout en recommandant la poursuite de la réalisation des grands projets structurants en 2023, la Représentation Nationale souhaite, que le nouvel exercice soit l’année de la consolidation de la reprise, l’année de l’accélération de la politique d’Import-Substitution.
MESDAMES ET MESSIEURS,
Au chapitre des grandes attentes, figure en bonne place, la consolidation des acquis et l’approfondissement du processus de décentralisation. En plus des reformes portant sur la fiscalité locale, la Représentation Nationale attend l’effectivité de l’arrimage des collectivités territoriales décentralisées au budget programme.
Autre attente majeure, la Couverture Santé Universelle. Je relève, pour m’en féliciter, la phase pilote de ce projet actuellement en cours dans cinq Régions de la République. Cependant, il est temps que le gouvernement accélère le processus surtout sur le plan législatif. L’Assemblée Nationale, marque sa disponibilité à œuvrer pour un aboutissement heureux de l’arsenal qui pourrait être soumis à son examen.