De sources concordantes, la profanation de la tombe du héros des luttes des indépendances Ernest Ouandié a eu lieu dans la nuit du 9 au 10 mars 2025.
Au Cameroun, Ernest Ouandié, figure de la lutte pour l’indépendance est au cœur de la polémique depuis les déclarations controversées d’Abel Elimbi Lobé, le qualifiant de « bandit« . Alors que cette prise de position continue de choquer l’opinion et ses défenseurs, la tombe d’Ernest Ouandié a été vandalisée dans la nuit du 9 au 10 mars, laissant derrière lui un spectacle de désolation.
Sur une photo de la tombe de Ernest Ouandié vandalisée, on aperçoit des gravats jonchés sur le sol. Difficile de savoir quand cette photo a été prise. Mais des riverains du cimetière de Bafoussam, où l’ancien militant de l’Union des populations du Cameroun (UPC) a été enterré, ont révélé à la presse que cet acte de vandalisme remonte à trois ou quatre jours. Mais ce n’est que ce matin que les militants de ce parti politique sont allés constater de visu cette profanation. Pour ces derniers, il ne faut pas s’interroger longtemps sur les motivations des auteurs de cet acte. Ils pointent du doigt le débat sur le nationalisme de Ernest Ouandié, qui divise en ce moment les Camerounais. « Il est difficile de dissocier ce qui s’est passé de toute cette atmosphère », explique Michel Eclador Pekoua, un cadre de l’UPC.
Ernest Ouandié, né en 1924 à Bandoumla et mort fusillé le 15 janvier 1971 à Bafoussam sous le régime d’Ahmadou Ahidjo, est un homme politique camerounais, figure de la lutte pour l’indépendance du Cameroun au sein de l’Union des populations du Cameroun (UPC), puis un des principaux acteurs de la guerre civile à partir de l’indépendance en 1960 lorsque le parti déclenche une insurrection pour renverser le nouveau régime.
Valsero fustige un acte de destruction de la mémoire collective
Dans une vidéo sur You Tube, le rappeur Général Valsero a condamné un acte de destruction de la mémoire collective. Pour lui, on ne peut pas faire oublier les héros nationaux Ernest Ouandie, Ruben Um Nyom et leurs camarades seulement en detruisant leurs tombes. « La flamme d’Ernest Ouandie est éternelle. Vous pouvez détruire mille fois la tombe de Ouandie, mais vous n’éteindrez pas la flamme qu’il a allumée pour les Camerounais », a lancé Valsero.
Par ailleurs, le rappeur en exilé a accusé le régime de Paul Biya d’être derrière la profanation de la tombe d’Ernest Ouandié. Il a dénoncé un « acte délibéré du gouvernement » de Paul Biya quitte tente selon lui, d’instrumentaliser les Camerounais à l’approche de la présidentielle 2025.
