La région de l’Est au Cameroun, notamment la ville de Bertoua et ses environs, est confrontée à une montée alarmante de la criminalité, en particulier les assassinats de conducteurs de mototaxi.
Grégoire Mvongo, le gouverneur de la région de l’Est, a présidé une réunion de crise mardi 9 janvier 2024, suite à cette montée en puissance de la criminalité à Bertoua et ses environs. Cette réunion intervient en réponse aux assassinats de plusieurs conducteurs de mototaxi dans la ville, apprend-on. Selon la télévision publique, « environ 15 à 30 moto-taximen sont assassinés chaque semaine par des hommes sans foi ni loi » dans cette partie du pays qui fait face à un afflux de réfugiés centrafricains qui fuient les violences dans leur pays. L’on signale également plusieurs autres conducteurs d’engins à deux roues agressés et des motos arrachées à leurs propriétaires.
À la sortie de la réunion, le gouverneur a prescrit un plan d’urgence et de riposte. Parmi les recommandations figure l’installation « systématique » de systèmes de géolocalisation GPS sur les motos. Une technologie qui aurait permis de retrouver près de 200 mototaxis volées à Bertoua et ses environs ces deux dernières années, selon les statistiques d’un prestataire de services de tracking ayant pris part à cette rencontre.
Il est à noter qu’en 2019, le gouverneur de l’Est avait déjà réagi à la vague d’assassinats de conducteurs de mototaxis en créant un comité de vigilance à Bertoua. La décision avait été prise à l’issue d’une réunion avec les moto-taximen qui avaient manifesté devant les services du gouverneur et bloqué plusieurs axes de la ville, alors que leurs collègues étaient tués par des hors-la-loi. Le gouverneur avait également décidé de restreindre la circulation des mototaxis de minuit à 6h à Bertoua et Mandjou « pour réduire la criminalité qui prenait déjà des proportions inquiétantes », avait-il déclaré à l’époque. La mesure a été levée entretemps.