Depuis le 18 novembre, plusieurs milliers de personnes manifestent à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord du Burkina Faso. Elles s’opposent au passage d’un important convoi logistique de l’armée française en transit vers le Niger voisin et réclament à l’appel de la Coalition des patriotes africains (COPA/BF) le départ des troupes françaises du Burkina.
Un important convoi logistique de l’armée française est la source de contestations au Burkina Faso, où des manifestants s’opposent, depuis jeudi, à son passage sur le territoire pour atteindre le Niger voisin. Au moins quatre personnes ont été blessées, samedi 20 novembre, à Kaya, principale ville du centre Nord du pays.
« Ce matin, la tension est montée d’un cran entre les manifestants et les soldats de l’armée française, qui ont passé la nuit sur un terrain vague. Alors que des manifestants tentaient de s’approcher du périmètre, des soldats ont procédé à des tirs de sommation », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) une source locale jointe à Kaya, évoquant « des blessés par balles », ce qu’a confirmé une source hospitalière.
« Quatre personnes blessées par balles ont été reçues aux services des urgences du centre hospitalier régional de Kaya », a informé cette source hospitalière à l’AFP, précisant que le « pronostic vital des patients n’est pas en jeu ».
Le quotidien d’État Sidwaya faisait état dans la soirée du samedi 20 novembre de « trois blessés suite aux tirs de sommation », ajoutant que l’un d’eux avait « reçu une balle dans la joue ».
Après un face à face de plusieurs heures, le convoi de l’armée française s’est replié sur un espace sous protection de la police locale tandis qu’un hélicoptère français procédait à des survols de la zone.
Selon des témoins, une partie du convoi a rebroussé chemin pour Ouagadougou laissant les chars et les véhicules blindés qui ont été ont disposés autour du site occupé, un parking clôturé de grillage d’une compagnie de transport du personnel d’une société minière.
Les manifestants qui ne semblent pas vouloir lever les barrages empêchent l’entrée ou la sortie de la ville de Kaya, y compris pour les cars de transports de personnes ou de marchandises.
Certains manifestants se sont repliés au péage, les pourparlers étaient toujours en cours pour la levée du blocus.
En rappel, ces manifestations ont lieu alors que le Burkina Faso a enregistré une attaque meurtrière qui a fait au moins 53 morts, dont 49 soldats, le dimanche 14 novembre 2021.