Deux attaques distinctes ont fait une dizaine de morts au cours du week-end au Burkina Faso, régulièrement endeuillé par des violences jihadistes. Une première attaque s’est produite à Bourasso, dans la nuit de dimanche à lundi; Un autre assaut a eu lieu, samedi, à Namissiguima.
Une dizaine de civils ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi, dans une attaque perpétrée par des individus armés non identifiés contre le village de Bourasso, dans la province de la Kossi, région de la Boucle du Mouhoun dans le Nord-ouest du Burkina Faso, a-t-on appris de sources sécuritaires locales. “Plusieurs hommes armés ont fait irruption dans la nuit de dimanche à lundi, dans le village de Bourasso (axe Dedougou-Nouna) en tirant sur les habitants”, a indiqué la plateforme de suivi des attaques terroristes “Sahel Security”.
Le bilan provisoire est “d’au moins 10 civils tués, des concessions saccagées et des biens emportés par les assaillants”, selon la même source. L’attaque a débuté dans la soirée du dimanche aux environs de 17 heures, a souligné le média régional “Timbanews.net” précisant que les assaillants avaient déjà effectué des tirs de sommation avant de revenir dans la nuit pour attaquer le village.
Un enseignant de la localité a confirmé cette attaque à Cameroun Actu Online sous couvert d’anonymat expliquant que “plusieurs personnes ont été tuées et d’autres blessées”. Les autorités n’ont pas encore communiqué sur cette attaque qui n’était pas revendiqué lundi, jusqu’à 10H30 GMT.
Les incidents sécuritaires se succèdent ces derniers jours au Burkina Faso. Dans la nuit de dimanche à lundi, des individus armés non identifiés ont attaqué le poste de péage de Pâ situé sur l’axe Ouagadougou-Bobo sans faire de victimes, selon des habitants joints au téléphone. Samedi, au moins quatre personnes ont été tuées à Namissiguima non loin de la ville de Ouahigouya dans le Nord du Burkina Faso par un “groupe terroriste” dont sept membres ont été neutralisés et plusieurs autres blessés par des frappes de l’armée burkinabè, a indiqué l’Agence d’information du Burkina (AIB).
Le Premier ministre burkinabè Albert Ouédraogo a reconnu lundi lors d’une cérémonie de montée des couleurs que le mois de juin 2022 a été éprouvant pour le Burkina Faso. Il a rappelé que le défi majeur que le Burkina Faso doit relever, demeure la question sécuritaire.
Selon un communiqué de la Primature, au cours de cette cérémonie, le chef du gouvernement burkinabè est par ailleurs revenu sur les grandes décisions prises par le Conseil supérieur de défense nationale, par rapport à la lutte contre le terrorisme.
Il s’agit notamment de la création des zones d’intérêt militaire dans l’Est et le Sahel, de la brigade de veille et de défense patriotique, l’interdiction de circuler avec certains types de motos dans certaines zones, de la suspension de l’importation de certains types de motos de type et la suspension d’importation de substances explosives civiles. “D’autres mesures vont suivre et vont contribuer à renforcer la lutte contre le terrorisme”, a assuré Ouédraogo.
Depuis 2015, le Burkina Faso est en proie à des attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes et plus de 1,9 million de déplacés internes.
Samedi, les autorités ont annoncé au terme d’une rencontre avec le médiateur de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) que le besoin en financement, pour la mise en œuvre du plan d’action de la sécurisation du territoire du Burkina Faso, de la réponse humanitaire et du retour à une vie constitutionnelle normale, était estimé à plus de 2 300 milliards de francs CFA (plus de 3 milliards de dollars).