Cameroun: 80 nouveaux médecins prêtent serment à Yaoundé dans un contexte de crise de confiance envers le corps médical

Des médecins prêtent sermentDes médecins prêtent serment

Des médecins prêtent serment

Il s’agit de la 7e promotion de l’Institut supérieur des technologies médicales de Nkolondom, sortie le 13 octobre 2021.

Après sept ans d’études et de formation, quelque 80 nouveaux médecins issus de l’Institut supérieur de technologie médicale (ISTM) de Nkolondom (Sud) ont prêté serment le mercredi 13 octobre à Yaoundé. Ils sont issus de de la 7e promotion de l’Institut supérieur des technologies médicales (ISTM) de Nkolondom.

Ils viennent tenter de renforcer les ressources humaines dans le domaine de la santé, dans un pays où le déficit en personnel soignant est évalué à plus de 50 000 travailleurs. « Le secteur de la santé a besoin de plus de 75 200 personnels de santé pour un service efficace. À l’heure actuelle, le ministère travaille avec seulement 25 000 personnels de santé », révélait le ministre de la Santé publique (Minsanté), Manaouda Malachie, en juin dernier à l’Assemblée nationale.

Lors de leur prestation de serment, le président de l’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC), Dr Guy Sandjong, les a encouragés à se spécialiser et à s’engager dans la bataille en cette période de Covid-19. Il leur a demandé d’être des « médecins irréprochables ». Une recommandation qui intervient dans un contexte de crise de confiance envers le corps médical, alimenté notamment par le décès dans des circonstances non encore élucidées du jeune Hilaire Ayissi le 19 septembre dernier à l’Hôpital central de Yaoundé (HCY). « L’actualité récente a mis en doute la moralité de la profession médicale. C’est extrêmement difficile. Le corps s’est senti meurtri par cette actualité morbide. Je ne pouvais pas imaginer qu’un médecin puisse trahir son serment. Et ce serment, c’est l’éthique et la déontologie », a déclaré le président de l’ONMC à la radio nationale.

Ces jeunes médecins devront désormais batailler pour trouver l’emploi. Car ils ne peuvent plus accéder directement à la Fonction publique comme leurs collègues formés dans les facultés de médecine des universités publiques.

Pour des raisons budgétaires, l’Etat a suspendu leur intégration immédiate en instituant depuis 2014, un concours national d’intégration. Une mesure contestée par des jeunes médecins dont plus de 500, sortis depuis 2020 et issus des facultés de médecine des universités d’Etat viennent d’écrire au chef de l’Etat pour demander leur intégration à la Fonction publique. Pourtant l’Etat fait face à un déficit criard de médecins. Le ministère de la Santé fait état de près de 2100 médecins fonctionnaires dont près de 50% sont concentrés dans les villes de Yaoundé et Douala et leurs périphéries respectives.

Les chiffres récents de Médecins du Cameroun (MEDCAMER) révèlent toutefois que l’ONMC compte 7200 médecins inscrits. L’arrivée de ces nouveaux médecins sur le marché de l’emploi intervient alors que 700 autres réclament leur intégration à la Fonction publique.

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