L’écrivaine franco-camerounaise propose en outre une rotation du pouvoir entre les dix régions du Cameroun, pour éviter les risques de dislocation du pays.
Bien que n’étant pas engagée en politique, la Franco-camerounaise n’hésite pas à exprimer ses avis sur les questions relevant de la gouvernance et des plus sensibles au Cameroun, précisément l’alternance au pouvoir. Dans une récente sortie comme elle en fait ces derniers jours, l’écrivaine panafricaniste Calixthe Beyala évoque la question de la rotative du pouvoir présidentiel par région dans notre pays.
« La présidence au Cameroun devrait être rotatif pour permettre à chacune des dix régions d’exercer un jour les plus hautes fonctions. Chaque mandat devrait durer 8 ans non renouvelable. Cela évitera les frustrations et les risques de dislocation du Cameroun« , commente celle-ci dans un nouveau message publié le jeudi 5 janvier 2023.
Selon elle, le Cameroun a un besoin urgent d’être assaini sur le plan moral, psychologique, civique et économique. « On ne peut pas continuer avec un système où tout est perverti ; on doit revenir à la loi des équilibres nécessaire à l’épanouissement des peuples et des états« .
A travers des publications sur son compte Facebook, elle a plusieurs fois fait connaitre sa position sur l’alternance, et a clairement indiqué qu’elle était contre une succession de père en fils à la tête du pays, faisant ainsi allusion aux allégations, fondées ou non, du remplacement de Paul Biya par son fils Franck à la tête du pays. Pour Calixthe Beyala être président requiert des qualités spécifiques comme la connaissance des hommes, la gestion de la chose publique. « Il ne suffit pas d’être fils d’un président pour décider de remplacer son père. On n’est pas dans la cambrousse. Le Cameroun est un état de droit ».
Elle rejoint ainsi dans l’idée plusieurs autres intellectuels camerounais, à l’instar du Pr Joseph Owona, qui avait déjà fait la proposition de faire tourner le pouvoir entre les régions, dans son ouvrage intitulé « Systèmes politiques précoloniaux au Cameroun », paru chez l’Harmattan en 2015.