La nouvelle enveloppe budgétaire est en augmentation de 328 milliards de FCFA en comparaison à celle préalablement votée par le parlement en décembre 2021, et qui s’élevait à 5 752,4 milliards FCFA.
En raison de la guerre en Ukraine et de ses répercussions sur l’économie, de l’explosion des dépenses de personnels et des subventions des produits pétroliers à la pompe du fait de l’augmentation des cours du baril de pétrole, une ordonnance du chef porte le budget de l’Etat signée le 2 juin 2022, porte la loi des finances 2022 de 5599,7 milliards de Fcfa à 6080,4 milliards de Fcfa. Il a donc été revu à la hausse, de 5,8% en valeur relative, pour aider le Cameroun à faire face à d’importants défis économiques qui se profilent à l’horizon.
Il a été adopté le lundi 27 juin 2022 par le parlement, Assemblée nationale et Sénat, conformément au projet de loi portant ratification de l’Ordonnance du 2 juin 2022, modifiant et complétant certaines dispositions de la loi du 16 décembre 2021 portant loi de finances de la République du Cameroun.
Face aux investisseurs le 16 mai dernier à Libreville à l’occasion du lancement du roadshow de l’emprunt obligataire, Louis Paul Motaze n’a pas fait mystère de la préparation en cours d’une loi des finances rectificative (LFR) dans ses services. « Nous préparons en ce moment une loi de finances rectificative, à cause de l’impact considérable de la crise ukrainienne », a révélé le grand argentier. L’ordonnance est finalement tombée ce 2 juin alors que le Parlement doit se réunir en session ordinaire dès le 7 juin prochain. Ainsi, dans les grandes lignes de ce document, l’on peut déjà constaté que les hypothèses budgétaires de la nouvelle loi des Finances sont revues à la hausse. Ainsi, le chef de l’Etat fixe les objectifs de recettes de l’Etat à 4243,2 milliards de Fcfa dans la loi ajustée contre 4029,2 milliards de Fcfa soit une hausse de 234 milliards de Fcfa.
Le contexte économique marqué par un ralentissement de l’activité économique à l’échelle mondiale, exacerbé par la crise russo-ukrainienne, entraine une inflation sur le marché camerounais. Ce qui pourrait justifier cette mesure gouvernementale. Au demeurant, les objectifs de politique budgétaire fixés pour 2022 demeurent à savoir : une inflation contenue en deçà du seuil de convergence de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEMAC) ; une baisse de la pression fiscale qui diminue de 0,3 points par rapport à l’objectif fixé en Lfi, toutes choses qui traduisent la volonté du Gouvernement de maintenir ses finances sur le chantier de la consolidation budgétaire.