L’avocate et défenseure des droits humains Alice Nkom devra comparaître devant le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo le 7 avril 2025. Elle est accusée d’avoir brisé des scellés apposés par le sous-préfet de Douala 1er, suite à l’interdiction des activités du Redhac au Cameroun par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.
Alice Nkom va comparaître le 7 avril prochain devant le Tribunal de première instance (TPI) de Douala-Bonanjo. Il est reproché à cette avocate d’avoir brisé des scellés « légalement apposés » sur les portes du bâtiment qui abrite le siège du Réseau des défenseurs de droits de l’homme en Afrique centrale (Redhac) dans la ville de Douala. Une affaire qui remonte à décembre dernier quand Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale, avait pris la décision de suspendre les activités du Redhac, et d’autres organisations de la société civile au motif qu’elles financeraient des réseaux dits terroristes. À en croire Me Richard Tamfu, l’un de ses avocats, Alice Nkom ne nie pas que c’est bien elle qu’on voit dans cette vidéo virale en train de briser les scellés. « Par contre, elle précise bien qu’elle a retiré des scellés apposés illégalement », fait savoir Me Richard Tamfu. Il s’empresse d’ajouter que sa cliente, qui copréside le conseil d’administration du Redhac, était en situation de « légitime défense ».
C’est bien cette ligne de défense qu’Alice Nkom fait valoir depuis le début de cette affaire. « Il existe une loi qui encadre cette procédure et elle n’a pas été respectée », comme elle l’expliquait au magazine panafricain Jeune Afrique en février dernier. Lors de cet entretien avec nos confrères de Jeune Afrique, Alice Nkom affichait déjà une détermination sans faille. Ce qui n’a pas beaucoup changé, comme le fait savoir son avocat. « C’est une guerrière qui a plus de 50 années de barreau (…) Elle est tranquille et sereine », indique Me Richard Tamfu.
Ainsi, en annonçant la date de sa première comparution dans cette affaire, Alice Nkom va se présenter au tribunal avec Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Redhac. L’avocate soutenant l’illégalité des scellés continue de dénoncer « l’oppression », « l’injustice », « l’arbitraire », « les menaces », des abus du pouvoir contre lesquels elle dit poursuivre son combat. L’accusée devant le tribunal de première instance de Douala-Bonanjo est aussi poursuivie devant le tribunal militaire pour des accusations liées au « financement du terrorisme », « tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat ».