Ce type de restriction est courant dans la région, où des couvre-feux et interdictions de manifestations sont régulièrement imposés pour contrer les actions des combattants sécessionnistes.
Le préfet du département de la Manyu, situé dans la région du Sud-Ouest du Cameroun, a pris une décision visant à renforcer la sécurité et à préserver la paix dans cette zone en proie à des troubles. Par arrêté préfectoral, Yves Bertrand Awounfac Alienou a ordonné la fermeture de tous les bars, snacks et night-clubs de 20h à 6h du matin, une mesure qui restera en vigueur « jusqu’à nouvel ordre ». Le préfet Awounfac Alienou a insisté sur le besoin d’un climat de sécurité pour que la population puisse vivre en paix et a prévenu que toute négligence de la part des établissements publics serait traitée avec fermeté.
Cette décision s’inscrit dans un contexte de crise aiguë, qui dure depuis la fin de l’année 2016. Les revendications initialement portées par les avocats et enseignants anglophones ont rapidement évolué en un conflit sécessionniste. Depuis 2017, des affrontements armés entre des groupes séparatistes et les forces de l’ordre ont exacerbé l’insécurité dans la région, menant à une situation précaire où les autorités locales se voient contraintes de mettre en place des restrictions sur les libertés publiques, telles que des couvre-feux et des interdictions de manifestations. En effet, les préfets et sous-préfets prennent de fait très souvent des mesures de restriction des libertés, telles que les couvre-feux et les interdictions de manifestations, pour empêcher les mouvements et les exactions des séparatistes.
D’après des organisations internationales, à l’instar de l’ONU, le conflit a déjà fait près de 8000 morts, des milliers de déplacés internes et plus de 30 000 réfugiés camerounais au Nigeria.