Cameroun/Crise anglophone:Le Journaliste Anye Nde Nsoh Tué à Bamenda

Anye Nde NsohAnye Nde Nsoh

Anye Nde Nsoh

Le journaliste Anye De Nsoh a été tué par balle,le dimanche 07 mai à Bamenda.

La presse camerounaise est encore en deuil. Après l’assassinat de Martinez Zogo en janvier dernier à Yaoundé, c’est Anye Nde Nsoh qui a été abattu par des hommes armés dans la soirée du 7 mai à Bamenda, capitale régionale du Nord-Ouest.« un autre journaliste a été tué par balle dimanche dernier à Bamenda, peu avant la tombée de la nuit », a alerté Paul Joël Kamtchang, directeur exécutif d’Adisi-Cameroun, une organisation de la société civile, active dans les domaines de l’information et de la gouvernance.

L’assassinat du journaliste Anye Nde Nsoh par des séparatistes, a été confirmé à Anadolu lundi 8 mai au téléphone par Peter Chenwi, maire de la commune de Bamenda 2e.« Des séparatistes sont arrivés à la cérémonie où il prestait comme imprésario. Ils ont ouvert le feu sur lui et sont repartis à bord de leurs motocyclettes. Pour le moment, nous ne savons pas pourquoi ce journaliste a été leur cible, car ils n’ont tiré que sur lui, alors qu’il y avait plusieurs autres personnes », a expliqué le maire.

Selon le directeur exécutif d’Adisi-Cameroun, c’est « un mort de plus et de trop en zone anglophone alors que les habitants de ces deux régions ne demandent qu’à vivre en paix, loin des armes et de la violence ».

Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty International, a indiqué à Anadolu que c’est avec « tristesse » qu’il a appris le meurtre de ce journaliste dimanche à Bamenda, chef-lieu de la région anglophone du Nord-Ouest.

Face à cet autre meurtre qui n’honore pas le Cameroun, le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) monte une fois de plus au créneau. L’organisation syndicale condamne énergiquement cet acte qui vient renforcer le climat d’insécurité pour les journalistes qui veulent juste exercer leur profession en toute sécurité au Cameroun.

Dans un rapport publié en 2022 sur la sécurité des journalistes en zone anglophone, Adisi-Cameroun a relevé que « les journalistes et les civils non armés qui ont choisi la neutralité et/ou qui ont soutenu l’un ou l’autre des camps sont également devenus des cibles » dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays.

« Pire encore, les groupes armés séparatistes ont opté pour l’option “Pas d’école” dans les régions touchées, alors que le gouvernement, de son côté, était déterminé à voir la reprise effective des cours dans ces régions. Ainsi, les journalistes qui prônaient la rentrée des classes sont devenus la cible des groupes séparatistes », a souligné dans son rapport, Adisi-Cameroun.

C’est le troisième meurtre de journaliste au Cameroun depuis le début d’année. En janvier dernier, le corps sans vie de l’ancien directeur de Amplitude FM,  Martinez Zogo, avait été retrouvé près de Yaoundé gravement mutilé, cinq jours après son enlèvement. Quelques jours après, toujours à Yaoundé, disparaissait aussi dans des circonstances non élucidées à ce jour l’homme de radio Jean Jacques Ola Bébé.

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