Un vent de tempête souffle sur les championnats professionnels de football au Cameroun. Les arbitres professionnels (masculins et féminins) montent au créneau et lancent un ultimatum à la Fédération camerounaise de football (Fecafoot).
Dans un communiqué daté du 16 avril 2025, l’Association camerounaise des arbitres de football (ACAF), dirigée par Alioum Sidi, a annoncé la suspension de leur participation aux compétitions organisées par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) à partir du 21 avril 2025. Cette décision fait suite au non-paiement de leurs indemnités, estimées à 300 millions de FCFA, accumulées sur quatre saisons (2021-2022 à 2024-2025). En effet, Ces impayés cumulés sur quatre saisons, à savoir les saisons 2021-2022, 2022-2023, 2023-2025 et 2024-2025 sont évalués à 300 000 000 de francs CFA.
Cette mesure a été prise lors d’une réunion d’urgence tenue à Yaoundé, réunissant le bureau exécutif de l’ACAF, les présidents régionaux et d’autres membres influents. L’objectif était d’évaluer l’avancée des négociations concernant les arriérés dus aux arbitres, assistants et inspecteurs, toutes divisions confondues. L’ACAF reproche à la Fecafoot de ne pas avoir pris de mesures concrètes pour résoudre ce conflit. Elle exige le paiement intégral des sommes dues avant toute reprise des matches sous son autorité. Cependant, Alioum Sidi encourage les arbitres à maintenir leur préparation physique et technique en attendant une éventuelle résolution.
Par ailleurs, les arbitres disent ne vouloir lever la suspension que lorsque la fédération camerounaise de football aura réglé « cette importante dette ». Cependant, ils assurent, dans la correspondance adressée au président de la Fécafoot, Samuel Eto’o, être ouverts et disponibles à toute forme de dialogue et de concertation visant le développement et la pratique du football au Cameroun.
Cette menace de grève des arbitres intervient dans un contexte déjà tendu pour la Fecafoot, régulièrement secouée par des polémiques liées à la gouvernance, aux retards de paiement et aux conflits internes. Le président Samuel Eto’o, souvent loué pour son franc-parler et son engagement pour la refondation du football camerounais, est désormais face à un nouveau test : saura-t-il rétablir la confiance avec les arbitres et éviter une paralysie du football professionnel dans le pays ? Le compte à rebours est lancé.
