Dans une correspondance datée du mardi 28 décembre 2021, le secrétaire général des services du Premier ministre invite le président du Collectif des enseignants indignés du Cameroun à une réunion le 4 janvier prochain à la Primature. À l’ordre du jour de cette rencontre, figure le « point des diligences menées par le Minfi (ministère des Finances, NDLR) pour l’apurement des 148 704 dossiers en instance de paiement au Minesec (ministère des Enseignements secondaires, NDLR) ».
De son côté, le Bureau exécutif national du Collectif des enseignants indignés du Cameroun (Ben-CEIC), évalue à 158 000 le nombre de dossiers en instance, pour une dette totale de 152 milliards FCFA réclamée à l’État.
D’après nos confrères de la SBBC, le Ben-CEIC dans son bilan du 10 décembre 2021, divise cette dette en trois à savoir : les intégrations, les avancements et les autres Actes de carrière.
Dans le chapitre des intégrations, le Ben-CEIC compte 21 000 dossiers en instance pour un montant de 56 milliards FCFA. D’après les Enseignants indignés, « vers mars 2021, la Primature avait instruit le Minfi de mettre à la disposition du Minesec 1 milliard supplémentaire par mois à l’effet d’accélérer l’apurement de la dette en complément de salaire. Chose faite par le Minfi pendant deux mois seulement (mars-avril). Jusqu’à ce jour, personne ne comprend pourquoi le Minfi a fermé le robinet au Minesec ».
Le CEIC reconnait cependant que malgré la modicité des moyens, « les paiements des compléments se poursuivent au Minesec » selon le principe du First in, First out (Fifo). Quelque 1000 dossiers sont en instance actuellement.
D’après un enseignant contacté par SBBC, la dette de l’État ici découle de ce qui est dû à un enseignant à sa sortie de formation. En effet, un professeur de lycée d’enseignement général (Pleg) devrait toucher près de 168 000 FCFA par mois à sa sortie. Seulement, ce n’est que le tiers de cette somme qui lui est d’abord payé, ceci pendant plusieurs années.
En ce qui concerne les avancements, 98 000 dossiers sont en instance, pour un montant de 95 milliards FCFA. Étant donné que les avancements se font tous les deux ans, à raison de quelque 12 000 FCFA par mois pour certains enseignants, l’on apprend que certains attendent ledit avancement depuis 2016.
Le troisième volet concerne les autres Actes de carrière, à savoir les prestations familiales, suggestions, etc. Ici, les enseignants réclament plus d’un milliard FCFA.
« Selon certaines indiscrétions, du 9e étage, madame le MINESEC a tenu une réunion de crise il y a quelques jours au sujet du malaise en rapport avec les paiements au sein de son département ministériel. Rien n’a filtré des diligences entreprises au terme des discussions, mais apparemment, la résolution de la crise serait ‘a Top Priority’ de la ministre’ », se rassure le Ben-CEIC, qui exhorte par conséquent les enseignants à « un peu plus d’indulgence ».