C’est une grande œuvre de salubrité et de lutte contre la fraude dans la fourniture d’eau que la Camwater a réussi, le lundi 18 mars 2024.
La Cameroon Water Utilities (Camwater), entreprise publique en charge de la gestion de l’eau potable au Cameroun, a annoncé, lundi 18 mars via les réseaux sociaux, avoir démantelé un « vaste » réseau de fraude au quartier Mvan, à Yaoundé. « Cette opération a permis de détecter et de détruire, en présence des huissiers de justice, une quarantaine de branchements frauduleux dans plusieurs ménages. Les responsables de ces branchements illicites qui mettent à mal le bon fonctionnement de la Camwater seront traduits devant les autorités judiciaires compétentes », indique la cellule de communication de l’entreprise sur sa page Facebook.
« La Direction Générale de la CAMWATER réaffirme le droit pour chacun de disposer d’un branchement suivant les règles et conditions fixées à cet effet. Elle invite donc les uns et les autres à s’y conformer dans les différentes agences commerciales CAMWATER, disposées à recevoir les usagers », indique la structure publique. La Camwater annonce que la lutte contre la fraude va se poursuivre « sans relâche afin de traquer tous les contrevenants. » Cette interpellation intervient alors que des cas de fraudes massives sur le réseau Camwater sont découverts tous les jours, notamment dans les villes de Yaoundé et Douala. L’entreprise indique qu’une cinquantaine de cas de fraudes ont été signalés dans la capitale la semaine dernière.
Chaque année, le secteur de l’eau potable publique subit des pertes financières importantes du fait de la fraude hydraulique. La Camwater estime à 12 milliards de FCFA, le préjudice subi annuellement. Ces fraudes sur le réseau de distribution de l’eau potable asphyxient le secteur en freinant les projets d’investissement de l’entreprise. Ce phénomène, « qui a déjà atteint des proportions inquiétantes » dans les grandes villes du pays, notamment la capitale Yaoundé et la métropole économique Douala, est « la conséquence de la complaisance, des défaillances graves et de la complicité du personnel responsable des unités de distribution » des différentes directions et délégations régionales de l’entreprise, selon Blaise Moussa, le directeur général.