L’Universitaire a commis une réflexion sur Facebook le dimanche 18 décembre 2022 pour analyser les contours d’une prochaine participation de Franck Biya, aux prochaines élections présidentielles. Déjà, la possibilité de se porter candidat ne doit pas faire débat. Siméon Roland Ekodo Mveng analyse les conséquences que cela peut avoir.
La présentation expresse du Forestier, homme d’Affaire et fils du prince Franck Emmanuel Biya au président Macron, ainsi que ses sorties fortement médiatisées aux allures d’un candidat en quête de légitimité traditionnelle auprès du sultan des bamoun, et au grand lamidat de Rey Bouba un 06 Novembre de surcroît, ont quasiment dissipé le doute sur sa convoitise du fauteuil présidentiel.
Toutefois, dans un climat politique de frilosité, la peur d’évoquer un sujet encore tabou, les calculs stratégiques de ne pas trop faire la communication à ce nouveau larron qui bénéficie déjà de l’appuie du sérail ou de l’administration, l’émerveillement devant cette nouvelle figure, ou la crainte de ce scénario qui emporterait un schisme de la société pour ceux qui pensent qu’il est temps de passer la main à une autre ethnie ont amené les citoyens hypocrites à réfugier dans les débats de football et les faux profils de dénonciations sur Facebook; les leaders politiques d’une opposition dispersée, essoufflée et dépassée par le cynisme et les ressources exorbitantes du pouvoir préférant battre tactiquement le rappel des troupes. ( Meeting du MRC à Japoma, décision d’aller désormais aux élections pour le professeur Kamto d’une part et congrès extraordinaire du PCRN de Cabral Libii à Ngaoundéré d’autre part.).
À la vérité et du point de vue du droit, Franck Biya jouit de tous ses droits politiques pour nourrir une telle ambition. Ce d’autant plus qu’il n’y a pas un délit de faciès ou de naissance. Il n’y a pas un péché à être fils de président et à faire la politique.
Maintenant, dans un contexte où le vote est pipé d’avance, où les mécanismes d’arbitrage du jeu électoral sont largement à la portée du candidat proche du régime, et parfois eu égard au bilan de son père, très en deçà des attentes et auquel il ne s’est jamais désolidarisé; des camerounais estiment majoritairement à raison, que c’est indécent de biaiser la dévolution du pouvoir et de priver le petit peuple de sa souveraineté de choisir ses élus par le jeu de simulacre d’un scrutin à l’avantage d’un dauphin héréditaire ou putatif.
Maintenant est-ce que cette candidature peut prospérer ?
Oui parce que les faux opposants en attente de strapontins pourraient rallier ce projet des frankystes.
Motif pris également de la division de l’opposition radicale et de la société civile. Et en raison du fait que, le régime dans l’hypothèse où des barons au sein du sérail et du RDPC n’y voient aucun inconvénient, disposera des moyens militaires, administratifs, financiers et des soutiens diplomatiques conséquents pour l’adouber.
Est-ce que ça emporterait des conséquences ?
Oui la frustration des autres ethnies et groupes politiques. La monotonie de l’offre politique. La reproduction des élites et fils du régime au sein de l’administration ainsi que la menace d’une guerre ethnopolitique post-électorale ou transitionnelle si c’est le scénario du Gabon et du Togo qui est prévu.
Lebledparle