Une vidéo déchirante circulant sur internet montre les derniers moments d’une Camerounaise, identifiée comme Emmanuela, qui a succombé dans le désert tunisien en essayant de gagner l’Europe.
Elle a quitté le Cameroun pour tenter de regagner l’Europe. Mais l’aventure s’est achevée tragiquement. Emmanuela, originaire de Douala et connue pour ses activités commerciales, avait investi toutes ses économies dans l’espoir d’un avenir meilleur en Europe. La vidéo révèle son inhumation sommaire dans le désert, habillée de la même robe qu’elle portait au départ de son voyage. Les hommes qui l’enterrent, s’exprimant en français, déplorent l’absence de pièces d’identité compliquant la reconnaissance de son corps.
La mort d’Emmanuela en Tunisie n’est malheureusement qu’un épisode d’une série de pertes humaines parmi les Camerounais qui risquent leur vie pour échapper à la pauvreté, au chômage et à la vie chère dans leur pays natal.
La traversée du Sahara plus mortelle pour les migrants que celle de la Méditerranée, selon l’ONU
En six mois, plus de 1 000 personnes sont mortes en Méditerranée en tentant de rejoindre l’Europe. Mais combien d’autres périssent bien avant d’atteindre les côtes ? L’ONU estime que deux fois plus de migrants meurent dans le Sahara qu’en mer. Plus de 30 000 migrants et réfugiés ont été interrogés par l’ONU. Et ce qui ressort, c’est que c’est la traversée du Sahara qu’ils redoutent le plus. Outre le risque de subir des violences physiques, des viols ou même, le trafic d’organe, la route qui passe par le désert est souvent synonyme de mort brutale.
« Ou bien les passeurs se débarrassent des migrants, ou bien, ils tombent des camions pendant le trajet – et ils ne les attendent pas, explique Vincent Cochetel, responsable au Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU. Parfois aussi quand ils sont malades, les passeurs les abandonnent dans le désert. Tous ceux qui ont traversé le Sahara connaissent quelqu’un qui est mort là-bas. C’est différent à Lampedusa ou moins de migrants disent avoir vu quelqu’un mourir en mer. »