C’est ce que révèle un avis d’appel d’offres signé le 26 juin par le président du conseil économique et social précisant les conditions à remplir par les entreprises intéressées par le chantier.
Au moment où le président de la République, Paul Biya, encourage ses compatriotes à serrer la ceinture pour faire face à la cherté de la vie qui affecte au fil des années les ménages depuis, certains hommes d’Etat continuent leur train de vie extravagant.
C’est le cas de Luc Ayang, président du conseil économique et social (CES). Cet homme de 76 ans a personnellement signé le 26 juin 2023, un avis d’appel d’offres national pour les travaux de construction de la phase 2 ( Villa principale) de sa résidence officielle.
Les travaux de cet appel d’offre portent sur la construction d’une Villa R+1 avec tous les démembrements cités entre les lignes du document. « La participation au présent appel d’offres est ouverte aux entreprises installées au Cameroun et justifiant de qualifications et expériences dans le domaine concerné. », peut-on lire.Cependant, les conditions sont hors de portée pour de nombreuses entreprises. Il y a d’abord un montant dédié à l’acquisition du dossier d’appel d’offre. « Le dossier d’appel d’offre peut être obtenu au Secrétariat Général du Conseil Economique et Social, dès publication du présent Avis, contre versement d’une somme non remboursable de 400 000 FCFA auprès de l’Agence comptable de cette institution. », renseigne l’avis d’appel d’offres publié par le Conseil Economique et Social.
Dans le même temps, ces derniers doivent joindre à ses pièces administratives, une caution de soumission d’un montant égal à 4 millions de FCFA délivrée pat un établissement bancaire de 1er ordre agréé par le Ministre des Finances.
Les entreprises intéressées ont exactement un mois pour remplir toutes conditions détaillées étant donné que le dépouillement des offres aura lieu le 26 juillet 2023 à partir de 12 heures précises par la commission de passation des marchés du Conseil économique et Social. Seuls les soumissionnaires pourront assister à cette séance d’ouverture ou s’y faire représenter. Il est enfin précisé que « toute offre non conforme aux prescriptions du présent avis et du Dossier d’Appel d’offres sera déclarée irrecevable.
«Ce poste de Président du Conseil Economique et Social est occupé par Luc Ayang depuis le 4 février 1984 soit plus 39 ans. A quoi sert le conseil économique et social du Cameroun ? Comment comprendre que le budget pour la construction de la Résidence du président du conseil économique et social (deux milliards) soit supérieur au budget annuel de cette institution ( 1,9 milliards) ? Paul Biya parle même de quoi quand il parle de réduction du train de vie de l’État dans un pays où les véhicules des commis de l’Etat s’achètent à 125 millions et les résidences de ces commis se construisent à 2 milliards ? Donc on ment à Biya sur les réalités de l’arrière-pays et on lui ment aussi sur les réalités de ses plus proches collaborateurs ? Voilà la républicanité d’une ganstercratie de séniles qui endettent leurs petits-enfants et plusieurs générations pour leur confort démesuré ! Voilà les patriHôtes qu’on nous présente en modèle ! Quel héritage ces papys laissent-ils à leur descendance ? Shame for them. Honte à eux et à tous leurs soutiens » a dénoncé Momo Rodrigue, un internaute.
«Avec les conditions de vie économiques et sociales particulièrement difficiles pour la grande majorité des Camerounais, et pendant que la précarité s’accroît et asphyxie les ménages, l’inamovible Président AYANG LUC, en poste depuis 1984, vient de lancer un marché d’appels d’offres pour la construction de “sa résidence” à Yaoundé. Un bâtiment R+1 pour budget prévisionnel de 2 milliards de F CFA. La FOCACO s’insurge contre ces dépenses somptuaires qui sont rapidement effectuées alors que plusieurs réalisations vitales pour la satisfaction des besoins primaires des populations restent attendues » s’insurge Alphonse Ayissi Abena, président de la Fondation camerounaise des consommateurs.
« Donc on débloque 2 milliards, c’est-à-dire 2000 millions de Fcfa pour construire la maison d’un fonctionnaire. Et là il ne s’agit que de la phase 2. La phase 1 alors doit être le Terminator. Ça peut continuer comme ça jusqu’à la phase X et on se retrouve à la fin avec des dizaines de milliards dépensées. Je crois que c’est le même montant qu’on a débloqué pour la résidence du président du Sénat. », se plaint le lanceur d’alerte Paul Chouta sur sa page Facebook.
Les dénonciations du genre n’ont cessé de pleuvoir sur la toile.