C’est ce qu’a indiqué la Commission nationale anticorruption dans son rapport comptant pour l’année 2021 présenté ce jeudi 10 novembre 2021.
La corruption est toujours aussi endémique au Cameroun après tant d’années.Comme à l’accoutumée, c’est à Dieudonné Massi Gams, le président de cette structure, qu’est revenue la tâche de donner solennellement les détails du préjudice financier subi par l’Etat du Cameroun en raison de la persistance des actes de corruption. Du compte rendu qu’il a fait, l’on apprend qu’en 2021, l’Etat du Cameroun a perdu 43, 947 milliards de FCFA pour des affaires de corruption et des infractions assimilées, conformément aux investigations menées par la Conac, et aux décisions rendues par le Conseil de Discipline Budgétaire et financier (Cdbf) du Contrôle supérieur de l’Etat, et le Tribunal Criminel Spécial (TCS).
Dans cette enveloppe, la CONAC à elle seule relève 24,8 milliards de FCFA de préjudice subi par les caisses de l’Etat, dont 24,2 milliards liés aux irrégularités observées à la Société de Recouvrement des Créances (SRC). Il va sans dire que cet établissement public est l’organisme le plus enclin à la corruption au Cameroun en 2021.
Aussi, l’on note une augmentation du préjudice financier subi par le trésor public en glissement annuel. En 2020, il était de seulement 17 milliards de FCFA, et en 2021, le différentiel de hausse se chiffre à 26 milliards de FCFA.
Pour arriver à ces conclusions, la Conac a procédé à un examen minutieux de 6 705 dénonciations pour faits et pratiques de corruption, contre 16 067 en 2020. Soit 3 879 par voie de courrier administratif, 2694 via des appels reçus sur sa ligne verte, ainsi que 55 dénonciations reçues à travers des courriers électroniques et des messages via l’application mobile WhatsApp. L’ensemble de ces dénonciations démontre que la corruption est particulièrement décriée dans des secteurs tels que: l’administration territoriale, les collectivités territoriales décentralisées, le commerce, le domaine et les affaires foncières, l’éducation les finances (Douanes, Impôts, Trésor), les forces de maintien de l’ordre, les forêts et la faune, la justice, les transports et enfin le secteur de la santé.