C’est une correspondance en guise rappelle des « hautes instructions » du président de la République Paul Biya concernant les déplacements à l’étranger des hauts responsables de l’État.
Une circulaire du 23 février 2018 du Premier ministre Joseph Dion Ngute avertissait déjà ces hautes responsables d’entreprise que « l’attention du président de la République a été appelée de manière récurrente sur plusieurs dérives observées dans le cadre des missions et déplacements à l’étranger des présidents des conseils d’administration, administrateurs, directeurs généraux et directeurs généraux-adjoints des entreprises et établissements publics. Outre le fait que certaines de ces missions s’effectuent sans autorisation préalable des autorités de tutelle compétentes, leur plus-value pour l’entreprise ou l’établissement public concerné(e) n’est pas toujours établie ».
Un avertissement qui ne semblait pas avoir été pris en compte, car en novembre 2022, déjà, c’était la DG de la Cameroon Telecommunications (Camtel) qui se faisait remonter les bretelles par sa tutelle technique, la ministre des Postes et Télécommunications à propos de ses « déplacements récurrents » à l’étranger qui s’effectuaient « en violation des textes en vigueur ».
Cette fois, c’est la présidence de la République qui menace de sanctions les hauts responsables de sociétés d’État qui voyageraient à nouveau sans autorisation du président Paul Biya.
Une lettre du secrétaire général de la présidence de la République (SGPR), datée du 19 février dernier 2024, et adressée au secrétaire général des services du Premier ministre, révèle que le palais d’Etoudi souhaite réguler les déplacements des Directeurs généraux d’entreprises d’État. Dans cette lettre, le SGPR Ferdinand Ngoh Ngoh avertit que des « sanctions appropriées seront désormais prises à l’encontre de tout haut responsable qui s’aviserait de quitter le territoire national sans l’autorisation préalable du chef de l’État ». À en encore le ministre d’État SGPR, le but de ce contrôle strict est la « réduction des dépenses de fonctionnement de l’État ».
Cette mise en garde vient d’après un constat de ce proche collaborateur du chef de l’État que « les directeurs généraux, directeurs généraux adjoints et président de conseil d’administration des entreprises et établissements publics continuent de se rendre à l’étranger sans avoir obtenu au préalable les autorisations de sortie requises à cet effet ». Les ministres qui assurent la tutelle technique de ces entreprises publiques sont chargés de transmettre ces instructions. Une mesure qui les concerne, par voie de conséquence, de nombreux ministres sont des présidents de conseil d’administration des entreprises publiques. À noter que l’avertissement du SGPR Ngoh Ngoh est assorti d’une mobilisation des autorités aéroportuaires et des responsables des forces de sécurité « en vue de la stricte application » des instructions du président de la République relatives à la sortie du pays des hauts responsables concernés.
Cette nouvelle directive est renforcée par la mobilisation des autorités aéroportuaires et des forces de sécurité pour garantir une stricte application des consignes présidentielles concernant les déplacements des hauts responsables. brandit la menace de sanctions à l’encontre des hauts responsables des sociétés d’État qui enfreindraient la règle en effectuant des déplacements à l’étranger sans l’autorisation explicite de Paul Biya. Cette mesure vise à imposer une discipline stricte et à préserver les intérêts de l’État camerounais.