Arrêté au Gabon et extradé au Cameroun, l’activiste a été placé en détention provisoire à Kondengui à Yaoundé le mercredi dernier.
Le capitaine Ignace Eyebe Etoundi, juge d’instruction au Tribunal militaire de Yaoundé, a ordonné la mise en détention provisoire de Steeve Akam, alias Ramon Cota, le 9 octobre. Cet activiste, bien connu sur les réseaux sociaux pour ses vidéos critiques à l’égard du régime du président Paul Biya, a déjà rejoint sa cellule à la prison de Kondengui à Yaoundé, comme l’a confirmé son avocat, Me Hippolyte Meli, dans un post sur sa page Facebook.
« Ramon Cotta en route pour la Prison Centrale de Yaoundé Kondengui. Son régime pénitencier change. Il quitte la caserne militaire où il était entre les mains des militaires pour le personnel de l’administration pénitentiaire. Ainsi en a décidé le Juge d’instruction militaire qui l’a inculpé de sept (7) infractions. Le port d’uniforme militaire et le défaut de CNI viennent s’ajouter aux 5 allégations d’infractions déjà connues », écrit l’avocat. Dans le même message, il assure à tous ceux qui s’intéressent à son sort qu’il reste confiant. « Je vous garantis que je représenterai toujours la voix des sans-voix et que je resterai debout comme l’œil des futures générations pour faire valoir nos droits », conclut Ramon Cota dans cet audio de plus de quatre minutes.
L’ordonnance signée par le juge militaire précise que cette détention provisoire de six mois prendra fin le 9 avril 2025, mais qu’elle peut être renouvelée. Pour rappel, l’activiste Ramon Cotta, de son vrai nom Steve Akam avait été arrêté, puis remis aux autorités camerounaises au mois de juillet. Le 20 août 2024, les avocats de Ramon Cotta ont déclaré à Human Rights Watch qu’ils l’avaient localisé de dans une cellule de sécurité du tribunal militaire de Yaoundé, paralysé du côté gauche et souffrant de « graves déficiences visuelles », à la suite de tortures subies en détention.
Son dépôt à la prison de Kodengui ne l’a pas ébranlé si l’on s’en tient à sa déclaration à la suite de la décision de son défèrement. « Je vous garantis que je représenterai toujours la voix des sans voix. Je resterai debout comme l’œil des futures générations pour faire valoir nos droits » , a lancé Ramon Cotta.