L’université de Yaoundé 1 abrite, a partir de ce jour jusqu’au 12 mai 2023, le tout premier colloque national sur le discours de haine et les violences au Cameroun.
Ce, en partenariat avec le Département de sociologie de l’université de Yaoundé 1 et l’Institut de l’Université panafricaine de gouvernance, de sciences sociales et humaines. L’événement est organisé par l’association camerounaise Civic Watch, à travers son initiative #defyhatenow qui vise notamment à sensibiliser et à développer des moyens pour contrer les discours de haine, la rhétorique des conflits et l’incitation dirigée en ligne à la violence.
Face à la complexité et à la dangerosité de ces maux, le colloque ambitionne de « créer un environnement propice pour éclairer les pouvoirs publics, les politiques, les universitaires, les acteurs socioculturels et de la société civile sur les questions relatives à la prolifération des discours de haine et des violences au Cameroun », indiquent les organisateurs. Il est aussi question de trouver des pistes de réponse dans le but d’améliorer les politiques publiques en vue de s’attaquer de manière stratégique et concertée aux discours de haine en tant qu’obstacle à la cohésion sociale et à la paix au Cameroun, et de réévaluer l’impact des principales matrices de la dynamique sociale contemporaine afin de proposer des solutions pour atténuer la haine à travers une synergie d’actions visant à réduire la proéminence de la violence et du discours de haine en ligne et hors ligne au Cameroun, selon la même source.
Dans le langage courant, le « discours de haine » désigne un discours injurieux visant un groupe ou un individu sur la base de caractéristiques intrinsèques (telles que la race, la religion ou le genre) et pouvant menacer la paix sociale.
Cet événement se tient au moment où les discours de haine et les violences gagnent en intensité au Cameroun. Sur les réseaux sociaux et les plateaux de télévision notamment, les sujets d’actualité politique, sportive ou culturelle virent souvent aux insultes et au dénigrement de certains groupes ethniques. Le gouvernement et des associations de la société civile multiplient les initiatives pour combattre ce phénomène qui fragilise la cohésion sociale et le vivre-ensemble prônés par les pouvoirs publics.
SBBC