Le gouvernement camerounais a accusé, lundi, Médecins sans frontières (MSF) de soutenir des séparatistes au Cameroun anglophone, ravagé par de sanglants combats entre militaires et rebelles indépendantistes depuis 2017.
Les autorités affirment qu’une ambulance de l’organisation a pris en charge un chef milicien sans les avertir. L’affaire débute dimanche matin lorsqu’un véhicule de Médecins sans frontières (MSF) est arrêté à un check-point dans la localité de Nguti avec à son bord, un leader séparatiste blessé.
Selon le communiqué du ministère de la Défense camerounais publié lundi, cet homme, connu sous le nom de guerre de « général Moving Star », avait en sa possession« une fausse fiche d’évacuation », montée « de toutes pièces », « avec la couverture des responsables locaux de MSF ». La preuve, pour le ministère, de « relations étroites avec les terroristes ».
Les autorités administratives n’auraient pas été notifiées de l’opération, contrairement aux protocoles opérationnels en vigueur dans la région.
Réplique de Médecins sans frontières via un communiqué : le centre d’urgence aurait reçu un appel signalant une personne blessée dans la zone sanitaire de Tinto. La situation nécessitait une assistance médicale en urgence, l’ambulance de MSF a donc pris en charge le patient et l’a mené à Mutengene où il a subi une intervention chirurgicale.
Médecins sans frontières affirme avoir informé les autorités militaires locales « comme convenu et régulièrement appliqué ». L’organisation n’a pas souhaité en dire davantage mais ses relations avec les autorités sont difficiles. En août dernier, MSF a annoncé son retrait de l’autre province anglophone du Nord-Ouest où ses activités y étaient suspendues depuis décembre 2020.