L’ONG française ne pouvait plus y travailler légalement. Au grand dam des populations en souffrance.
« Après près de huit mois de suspension par les autorités camerounaises, l’organisation médicale humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) se voit contrainte de retirer ses équipes de la région du Nord-Ouest durement affectée par des années de violence armée entre forces de sécurité et groupes armés séparatistes« , a écrit MSF.
Selon Emmanuel Lampaert, coordinateur des opérations de MSF pour l’Afrique centrale, l’ONG ne peut plus rester longtemps dans une zone où elle n’est pas autorisée à offrir des soins à la population.
«Nous ne pouvons malheureusement maintenir notre personnel en stand-by plus longtemps nous n’avons donc d’autre choix que de retirer nos équipes. Nous garderons toutefois un petit bureau de liaison à Bamenda, la capitale régionale, afin de poursuivre le dialogue avec les autorités», a-t-il poursuivi.
«Cette suspension réduit considérablement l’offre de soins disponible dans une zone où les populations sont particulièrement affectées par les violences», poursuit Lampaert. «Mais nous voulons croire que la fourniture d’une aide médicale humanitaire pour tous, sans distinction, reste possible. La population paie un très lourd tribut de cette situation. Si les autorités décident de lever notre suspension, nous reprendrons nos interventions médicales au plus vite», a déclaré ce responsable de MSF.
Depuis 2018, MSF assurait des soins médicaux d’urgence et un service d’ambulance gratuit dans la région du Nord-Ouest. En décembre 2020, les autorités camerounaises y suspendaient toutefois leurs activités , officiellement jusqu’à ce que son cadre de collaboration avec le gouvernement soit revu. Cette décision intervenait cependant après une série d’allégations accusant MSF de soutien aux groupes armés locaux, accusations que MSF a sans cesse catégoriquement rejetées, que ce soit dans ses échanges avec les autorités ou dans l’espace public. En dépit de mois d’échanges avec les autorités, aucune reprise des activités n’a jusqu’ici été accordée.
Les autorités camerounaises avaient notamment accusé Médecins Sans Frontières de collision avec les groupes armés dans la région du Nord-Ouest. Ce que dément formellement l’ONG.