Accusé de viol d’une mineure de 8 ans, le quatrième adjoint au maire de cette commune, Médard Tchuente, est détenu à la prison principale de Nkongsamba depuis le 04 juin 2021.
Les faits remontent au 18 avril 2021. La fillette se serait rendue dans une échoppe appartement au maire pour effectuer des achats. C’est à ce moment que le magistrat municipal, la soixantaine sonnée, aurait abusé d’elle, après des attouchements. De retour à la maison, l’enfant rapporte les faits à ses parents. Son père cherchera d’abord à se faire justice, avant finalement de déposer une plainte chez le procureur du tribunal de Mbanga.
M. Thuente a été interpellé le 2 juin et d’abord placé en garde à vue. Conduit à Mbanga pour être déféré au parquet, il avait ensuite été remis, après son audition, à la disposition du procureur de la République près le Tribunal de grande instance (Tgi) du Moungo le 04 juin. Le même jour, Médard Tchuente a été placé sous mandat de dépôt provisoire à la prison principale de Nkongsamba par le procureur de cette juridiction.
Le 03 juin, au lendemain de l’interpellation de l’élu communal, le secrétaire exécutif permanent de Mandela Center International, une organisation non gouvernementale (ONG) jouissant du statut consultatif spécial auprès de l’Organisation des nations unies (ONU), a adressé au juge d’instruction du TGI du Moungo, une lettre dans laquelle elle se constitue partie civile dans cette affaire de mœurs au côté de la fillette violée. Elle a engagé dans cette perspective des experts internationaux en droit international des droits de l’Homme (Didh) et sollicité les services de quatre avocats (Me Georges Ngnye, Me Victor Kadje, Me Claude Assira et Me Cheikh Ali al-Assad, tous avocats au barreau du Cameroun), pour défendre les intérêts de la fillette qui aurait été abusée sexuellement.
Selon des sources proches de l’affaire, Médard Tchuente, le maire soupçonné d’abus sexuel, s’est montré très réceptif au cours de son audition au parquet du Tgi du Moungo à Nkongsamba. Le 11 juin, la victime et son géniteur ont été auditionnés par le juge d’instruction. Les faits pour lesquels le quatrième adjoint au maire de Njombé-Penja est soupçonné, se sont produits le 21 mai 2021, date de l’élection du nouveau maire à laquelle il avait pourtant pris part sous la bannière du Mouvement Patriotique pour un Cameroun Nouveau (Mpcn), le parti politique dont il est militant.
Handicapé moteur se déplaçant en fauteuil roulant, Médard Tchuente avait participé activement, le 06 juillet 2020, à un mouvement d’humeur impliquant tout l’exécutif communal de Njombé-Penja. La protestation avait été organisée à l’entrée d’une carrière de pouzzolane à la sortie sud de Njombé, à l’initiative du défunt maire Paul Eric Kingue, à l’effet de contraindre les responsables de ladite carrière à verser la taxe à la commune de Njombé-Penja. Médard Tchuente avait été molesté puis trainé au sol par des employés de ladite société.