Alors que le Senat est ébranlé par un scandale financier, Marcel Niat Njifenji et Cavaye Yeguie Djibril convoquent les parlementaires pour une nouvelle session de l’année législative 2024.
Les parlementaires vont se retrouver dans un contexte où la chambre haute est secouée par une affaire de détournement de fonds publics d’un montant d’environ trois milliards de FCFA. Le président du Senat et le président de l’Assemblée nationale ont chacun signé le mardi 04 juin 2024, un arrêté portant convocation des parlementaires pour la deuxième et avant dernière session ordinaire de l’année en cours.
Après avoir consulté Paul Biya, le président de la République, comme de tradition, le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, convoque au nom du bureau de la chambre basse, les députés en session ordinaire le mardi 11 juin 2024 à 11 heures au palais des congrès de Yaoundé. Suivant la même procédure, le président du Senat, Marcel Niat Njifenji, convoque les Sénateurs le même mardi, mais à partir de 15 heures. Cette deuxième session ordinaire de l’année législative 2024 va durer 30 jours. L’ordre du jour de cette nouvelle session qui se tiendra dans une semaine jour pour jour, n’a pas été publié. Mais, habituellement, la réunion de juin est essentiellement consacrée au débat d’orientation budgétaire et à l’adoption des projets de loi.
Les parlementaires vont exercer de manière collégiale, leur mission constitutionnelle de voter les lois et de contrôler l’action du gouvernement. Ils vont procéder à l’examen et à l’adoption des premières lois de l’année législative 2024 après les séances plénières d’ouverture. La première session, celle de mars, ayant été consacrée essentiellement aux formalités d’ouverture et au renouvellement des bureaux de chambres et des commissions générales. Un vote qui a reconduit Cavaye Yeguie Djibril à la présidence de la Chambre basse et de Marcel Niat Njifenji à celle du Sénat.
La session de juin 2024 va s’ouvrir dans un contexte particulier. Une affaire relative au respect des textes dans la désignation de staffs techniques des Lions indomptables oppose la Fédération camerounaise de football et le ministère des Sports et de l’Education physique par « haut accord », « hautes instructions » ou « recommandations » interposés. L’affaire alimente les tensions entre les deux parties et divise les Camerounais en deux camps : ceux qui soutiennent Samuel Eto’o, président de la Fecafoot et ceux qui sont du côté du ministre, le Pr. Narcisse Mouelle Kombi. Au nom de la Nation, dans les discours d’ouverture ou au cours des questions orales, les parlementaires ont la possibilité de demander des comptes au gouvernement à ce sujet-là.
Les retrouvailles seront également marquées par ce scandale financier qui a éclaté le mois dernier. En effet, selon des sources dignes de foi confirmées par un rapport d’audit, des responsables tapis au secrétariat général et à l’agence comptable du Senat sont accusés d’avoir falsifié les comptes du sénat et créer des dépenses fictives pour se servir à volonté. On parle d’un détournement d’environ 3 milliards de FCFA entre 2022 et mars 2024. Par conséquent, les frais de mission des sénateurs et personnels de la chambre haute du parlement peinent à être payés car les caisses de l’institution sont presque vides.
Par ailleurs, des réclamations des citoyens au sujet des inscriptions sur les listes électorales, les questions d’inflation, des coupures d’électricité ou du manque d’eau potable, la dégradation des routes, les crises sécuritaires persistantes constituent aussi bien des défis du gouvernement que des préoccupations des représentants du peuple.