Face à la nouvelle pénurie de carburant qui touche la ville de Yaoundé, le ministère du Commerce (Mincommerce) a décidé de rationner la vente à 5 000 FCFA par personne, rapporte la CRTV.
Selon l’organisme public de radio-télévision, il s’agit d’une « mesure provisoire » prise en attendant des « solutions durables ». Dans certaines stations-service, des équipes du Mincommerce sont présentes pour coordonner ce rationnement et s’assurer que les usagers sont servis aux prix homologués. La mesure semble toutefois bien acceptée par les automobilistes qui éprouvent des difficultés à s’approvisionner en produits pétroliers depuis ce lundi 9 janvier, notamment en super.
Certains ont dû faire plus d’une station-service pour espérer avoir le précieux liquide. Pour l’heure, les raisons de cette nouvelle pénurie n’ont pas officiellement été communiquées par le gouvernement. Celle-ci intervient six mois après la dernière pénurie en juillet 2022. À l’époque, le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, expliquait que les « perturbations » enregistrées dans l’approvisionnement du carburant « sont dues principalement à l’importante enveloppe de la subvention des prix à la pompe qu’il faut effectivement mobiliser en temps réel pour assurer les importations des produits pétroliers ».
En 2022, près de 700 milliards de FCFA ont été dépensés par le Trésor public au titre des subventions pour les carburants afin de garantir l’approvisionnement régulier du marché domestique en produits pétroliers, a annoncé le président Paul Biya, dans son adresse à la nation le 31 décembre dernier. Au regard de l’intensité des chocs exogènes et de leur impact sur l’économie camerounaise, le chef de l’État dit avoir instruit le gouvernement d’étudier toutes les options permettant de stabiliser les prix à leur niveau actuel, et de préserver le pouvoir d’achat des consommateurs.
« Cependant, il est de plus en plus évident que notre pays, comme bien d’autres en Afrique et ailleurs, ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des prix des produits pétroliers, si nous voulons préserver nos équilibres budgétaires et poursuivre sereinement notre politique de développement », a-t-il déclaré.
S.B.B.C