L’ex ministre camerounais des Finances était devant les juges du Tribunal Criminel Spécial (TCS) le 9 mars 2022, dans le cadre de « l’affaire ministère public, ministère des Finances, CRTV contre Amadou Vamoulké, Polycarpe Abah Abah et Antoinette Essomba » et y a tenu ces propos.
Devant la barre lors de son audience au Tribunal criminel spécial, l’ancien ministre de l’Economie et des Finances a passé en revue ses réalisations dans le cadre de l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte. Il exprimait ainsi sa peine et renseignait sur le caractère captif de cet endroit, où il a déjà passé 14 années de sa vie. C’est par la suite que, relancé par la présidente du tribunal, non satisfaite par sa réponse, qu’il indiquera qu’il résidait avant son arrestation au quartier Odza à Yaoundé, où il avait été appréhendé en 2008 puis conduit au SED, pour des détournements présumés de deniers publics.
Polycarpe Abah Abah ne réside pas en prison comme la plupart des détenus. « Je vis au Secrétariat d’Etat à la défense, où je suis actuellement détenu », a-t-il ironisé en répondant à une question d’un des juges Le Jour de ce vendredi 11 mars 2022.
« Ma nomination intervient dans un contexte économique et budgétaire des plus préoccupants, pour utiliser un euphémisme. En effet, le Cameroun venait de rater l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative Ppte tant espérée par le peuple. Cet échec a eu comme conséquence la quasi rupture de nos relations financières avec nos principaux partenaires au développement, notamment le Fmi, la banque mondiale, la Banque islamique de développement, l’Union européenne… Les perspectives de croissance durable et de réduction de la pauvreté au Cameroun avaient été assombries par les résultats budgétaires au plan financier. Le Cameroun était dans une situation de faillite avec une dette extérieure et intérieure astronomique » a déclaré Polycarpe Abah Abah.
Il se targue d’avoir pris une série de mesures pour permettre au Cameroun se réajuster, notamment la chasse aux fonctionnaires fictifs qui permettra selon ses dires au Gouvernement d’économiser plus de 2 milliards de FCFA. « Ceux qui m’ont remplacé ont réintroduit les milliers d’agents fictifs dans le fichier augmentant ainsi la masse salariale de l’Etat », regrette-t-il, convaincu d’avoir servi dignement son pays, et de lui avoir permis de regagner la confiance de ses partenaires financiers en avril 200, avec à la clé l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE.