La plus célèbre des maisons d’arrêts du pays, qui souffre depuis plusieurs années de la surpopulation carcérale et où la promiscuité est forte, est sans eau courante depuis environ une semaine.
Le 13 mai dernier, un camion-citerne s’est garé à l’entrée de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé pour ravitailler en eau, le pénitencier. Cette action de Camwater, la société chargée du service public de l’eau potable, est monnaie courante dans plusieurs quartiers de Yaoundé, y compris Bastos qui abrite presque toutes les Ambassades et autres représentations diplomatiques.
Dans la capitale administrative et politique, des milliers d’habitants ne disposent pas d’eau courante. Du coup, on pense que ce manque serait à l’origine de la résurgence de l’épidémie de choléra. Au ministère de la santé publique, une source indique que plus de 1500 cas ont été enregistrés dans la seule ville de Yaoundé avec à la clé une vingtaine de décès.
Trois détenus de la prison centrale de Yaoundé en sont morts cette semaine. « Ici, il y a un manque d’eau. Les responsables ne semblent pas très préoccupés. Le choléra est une maladie très contagieuse. Et si rien n’est fait, nous allons tous mourir. La panique s’est aussi emparée des prisonniers VIP. Ils sont dans des cellules plus ou moins confortables. Mais nous partageons le même environnement donc, ils ne sont pas hors de danger » confie à un détenu de la prison de Kondengui.
« J’invite les populations de Yaoundé à plus de vigilance et au respect des mesures de santé publique car, nous continuons d’enregistrer de nombreux cas de choléra dans nos hôpitaux » a averti le ministre de la santé publique Dr Manaouda Malachie.
CIN