Cet établissement de santé publique est pourtant doté d’une technologie de pointe, qui n’est pas utilisée de manière optimale en raison de cette situation.
Quatre mois après sa mise en service, le Centre hospitalier régional (CHR) de Garoua, peine à fonctionner de façon optimale. Cette formation sanitaire publique de 2e catégorie inaugurée le 10 mai 2022 fait face à des carences qui plombent le déploiement de ses équipes et l’exploitation de son plateau technique pourtant réputé d’être à la « pointe de la technologie ». L’hôpital connaît principalement un déficit d’énergie électrique. « Il n’y a pas suffisamment d’électricité pour faire marcher certains appareils », confie à Cameroun Actu Online, une source proche du dossier.
L’entreprise Energy of Cameroon (Eneo) qui assure le service public de la distribution de l’électricité a été contactée et assure que cette situation n’est pas forcément liée au déficit énergétique que connait la région et qui l’oblige souvent à procéder par des rationnements. « Nous leur avions servi un devis qu’ils avaient rejeté à l’époque estimant que c’était onéreux. Donc, ils ont demandé à être raccordés sur le réseau public », a confié un responsable d’Eneo à Cameroun Actu Online.
L’hôpital dispose cependant d’une source d’énergie alternative, un générateur, qui ne parvient malheureusement pas à faire fonctionner les appareils, lesquels sont presque hors d’usage. Par conséquent, le centre se trouve obliger de référer ses nombreux cas vers d’autres formations sanitaires aux ressources plus adéquates.
Au CHR de Garoua, l’eau est aussi une denrée rare. Les robinets coulent au compte-goutte. La nouvelle infrastructure attend toujours d’être raccordée au réseau de la Cameroon Water Utilities (Camwater). Pour le moment, l’approvisionnement en eau est assuré par un forage construit en son sein. Sauf que, « La quantité d’eau disponible n’arrive pas à ravitailler tout l’hôpital », confie une source médicale. Du coup, l’eau coule de manière intermittente au CHR de Garoua et par endroit. « Un hôpital sans eau devient une agence de multiplication de la maladie », alerte un médecin de santé publique.
Notre source au sein du CHR fait savoir que le problème d’eau est un peu plus complexe. Étant situé dans l’arrondissement de Garoua 3 et de l’autre côté du fleuve Bénoué, le passage des tuyaux de la Camwater afin d’alimenter le CHR est bloqué par le fleuve. « C’est également ce même problème que rencontrent les logements sociaux qui ne sont toujours pas habités bien que les travaux de construction soient achevés depuis de nombreux mois », explique-t-on. D’après un acteur politique de la région, l’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Garoua avait « un projet de forage industriel pour alimenter les logements sociaux et les populations en eau ». Malheureusement, il n’a jamais vu le jour.