Il s’agit d’un mouvement de désobéissance civile imposée par les combattants séparatistes.
Le patron de cette région en crise, Bernard Okalia Bilaï, a saisi le 29 septembre dernier, le colonel commandant la 21e Brigade d’infanterie motorisée, le colonel commandant la légion de gendarmerie du Sud-Ouest, mais également le commissaire commandant la police nationale dans la région ; afin que ces derniers mettent à disposition des mesures de sécurité pour assurer une cérémonie traditionnelle.
Baptisée « lavage traditionnel à Buea », cette cérémonie devait être conduite dans la grande ville du Sud-Ouest le samedi 30 septembre par des parlementaires originaires et des chefs traditionnels de la région. Elle avait pour but de conjurer les esprits afin que soit éradiqué le phénomène des « villes mortes ».
Tout comme le Nord-Ouest, le Sud-Ouest vit au rythme des « villes mortes » depuis le déclenchement de la guerre séparatiste en 2017. Il s’agit d’un mouvement de désobéissance civile imposée par les milices séparatistes qui menacent de mort toute personne qui vaquerait à ses occupations pendant les journées de « villes mortes ».
En guise de réaction, les autorités ont souvent usé de stratagèmes pour aussi contraindre la population à vaquer. Avec peu ou prou de succès. D’où le recours au « lavage traditionnel ».
La cérémonie de samedi dernier a vu un cortège de chefs traditionnels recouverts d’apparats de rites parcourir des rues de la ville de Buea. À la tête de ce cortège, le député Malomba Esembe Donald, mais aussi le « Chief Moja Moja », fantasque chef traditionnel, par ailleurs soldat du Bataillon d’intervention rapide connu pour ses sorties exubérantes contre les séparatistes.