En visite au Cameroun, Charles Blé Goudé fait un réquisitoire contre la CPI
L’Ivoirien Charles Blé Goudé, arrivé au Cameroun le 3 avril 2024, a donné une conférence publique dans un hôtel cossu de la ville de Yaoundé le 8 avril dernier. Comme il l’a lui-même fait savoir, cette sortie n’était rien d’autre qu’une occasion de partager son point de vue sur la Cour pénale internationale (CPI) avec le public camerounais. « C’est une cour qui a été créée pour rendre responsable ceux qui commettent des crimes. Mais pourquoi seulement les Africains ? » s’interroge Charles Blé Goudé.
Pour Charles Blé Goudé, la CPI fonctionne avec des “deux poids deux mesures”, en visant exclusivement les responsables politiques africains qui s’opposent à certains intérêts sur le continent. Fort de son expérience de huit ans de détention à La Haye, après la crise politique en Côte d’Ivoire, Blé Goudé révèle que la CPI accueille les dirigeants africains qui ne se soumettent pas aux pressions extérieures.
Panafricaniste
« Vous avez lu le Traité de Rome pour certains, vous avez entendu parler de la CPI pour d’autres. Moi, j’ai vu et j’ai vécu. C’est différent », commente Charles Blé Goudé. Qui ajoute qu’il ne souhaite qu’un autre leader africain soit amené à La Haye. Mais comment y arriver ? L’ancien leader estudiantin, acquitté en mars 2021 des accusations de crimes contre l’humanité, écoque l’importance pour les Africains de respecter les lois établies et de rechercher une indépendance totale, sans dépendre de puissances étrangères. En tant que panafricaniste, Blé Goudé milite pour la liberté et la souveraineté du continent, à travers son engagement au sein du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojeb). Charles Blé Goudé aspire à voir les Africains se tenir debout et compter sur eux-mêmes, afin d’éviter que d’autres leaders africains ne soient jugés par des instances internationales telles que la CPI.
« Pour qu’on compte avec toi dans le concert des nations, tu dois d’abord compter sur toi », caricature-t-il cet impératif pour le continent de rechercher son indépendance totale. Une idée qui revient sans cesse dans le discours de ce panafricaniste. Il milite d’ailleurs pour cette liberté au sein du Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojeb), le mouvement politique qu’il a fondé en 2006. Et qui s’apprête à aller pour la première fois à une élection présidentielle. La prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire est prévue en 2025. Son discours résonne avec force dans un contexte où le continent africain cherche à affirmer sa voix et son autonomie sur la scène internationale.