Le gouvernement n’a pas encore communiqué sur tous les détails de la nouvelle stratégie de riposte contre l’épidémie de choléra. Cette communication ne saurait tarder, car les autorités de Yaoundé ne cachent pas leur intention d’améliorer les méthodes de lutte actuelle. L’objectif recherché est l’éradication définitive de l’épidémie de choléra, réapparue au Cameroun en 2021.
La semaine dernière, les experts du ministère de la Santé publique (Minsante) ont formulé des mesures correctives lors d’un atelier de réflexion de deux jours, organisé à Mbankomo, une banlieue de Yaoundé. La finalité de ce brainstorming était l’élaboration d’un plan correcteur censé améliorer la gestion de cette épidémie et éventuellement les épidémies à venir.
En attendant la publication de ce plan correcteur, le Minsante a énuméré quelques actions prioritaires à mener sur le terrain de la lutte contre le choléra. Les autorités sanitaires souhaitent davantage intégrer les communautés dans la stratégie de riposte tout comme ils veulent améliorer l’investigation des cas déclarés et la surveillance des points d’entrée dans les zones concernées par cette épidémie.
Le Minsante va aussi continuer de rappeler aux populations qu’il est impératif de respecter les règles d’hygiène élémentaire pour limiter la propagation du choléra dans les communautés. Il s’agit de se laver les mains de retour des toilettes ou avant de passer à table. Une nouvelle campagne d’affichage sur ces règles d’hygiène est en cours.
Gaspillage
Cette volonté d’améliorer la gestion du choléra n’est pas vaine. Depuis la résurgence de l’épidémie en 2021, le Cameroun est toujours compté parmi les 47 pays dans le monde qui continuent de lutter contre cette maladie hydrique. Le gouvernement camerounais a du moins obtenu une victoire non négligeable : il est parvenu à réduire l’épidémie à la seule région du Littoral.
Par ailleurs, plusieurs experts épidémiologistes critiquaient l’ancienne réponse mise en place contre le choléra. Cette stratégie consistait en gros à distribuer les kits de potabilisation d’eau, à désinfecter systématiquement des communautés et des maisons où les cas avaient été déclarés, à faire la surveillance épidémiologique, à multiplier les tests de dépistage et à prendre en charge gratuite des cas dans les unités de traitement. Pour les critiques, ce déploiement n’était rien d’autre que du « gaspillage d’argent » parce qu’il s’agit d’un problème multisectoriel que le Minsante ne pas résoudre tout seul. Car il faut aussi les ministères chargés d’approvisionner les communautés en eau potable jouent leur partition.
« L’un des meilleurs moyens de prévenir cette maladie est l’utilisation de l’eau potable et l’assainissement de l’environnement », fait savoir Albert Ze, économiste de la Santé, cité par le site spécialisé L’Urgentiste.
SBBC