Des éléments de la brigade mobile des douanes de Limbé, dans la région sud-ouest du Cameroun, viennent de saisir une cargaison de 2 685 téléphones portables sans aucun document au poste de contrôle de Mudeka. Le dédouanement, nous apprenons des sources douanières internes. Cette énième saisie informe la contrebande de téléphones portables au Cameroun.
Malgré une augmentation rapide du taux de pénétration de la téléphonie mobile au Cameroun au cours des 20 dernières années, les recettes douanières ont en effet chuté de façon spectaculaire.Aujourd’hui, moins de 100 millions de FCFA sont collectés par mois sur les quelque 2 milliards collectés dans les années 2000. Cette diminution contraste avec l’augmentation du nombre et de la qualité des téléphones importés », est expliqué à la direction générale du service des douanes du ministère des Finances.
Afin de combattre ce phénomène, le gouvernement camerounais avait annoncé l’entrée en vigueur, à compter du 15 octobre 2020, d’un système de collecte numérique des droits de douane sur les téléphones portables et les tablettes. Ce système imposait aux opérateurs de mobile en activité dans le pays de se connecter à une plateforme numérique conçue par la société Arintech, afin de permettre le prélèvement des droits de douane sur les téléphones portables, en le défalquant sur le crédit de communication du propriétaire du terminal.
Face aux réserves émises par les opérateurs de mobile et la levée de boucliers des usagers née de ce projet visant pratiquement à transférer le paiement des droits de douane sur les terminaux aux utilisateurs, le gouvernement a dû surseoir à sa réforme.
Selon les douanes camerounaises, cette réforme visait à profiter des près de 4 millions de téléphones importés au Cameroun chaque année. Ce qui, apprend-on, représente un potentiel de 13 milliards FCFA de chiffre d’affaires par an (si l’on estime que chaque téléphone a une moyenne minimum de 10000 FCFA), dont la plupart (12 milliards FCFA) échappent encore au Trésor.