C’est ce qui ressort du rapport d’activités de la Commission Nationale anti-corruption (Conac), rendu public le 23 septembre 2021 à Yaoundé.
La Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC) a publié le rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun pour l’année 2020 le 23 septembre dernier au Palais des Congrès de Yaoundé. D’après ce volumineux document de 230 pages, «les atteintes à la fortune publique et à la gouvernance n’ont pas connu de ralentissement en 2020», rapporte le quotidien Cameroon Tribune en kiosque le 24 septembre 2021.
D’après ses propres investigations et les décisions rendues par le Conseil de discipline budgétaire et financière et le Tribunal criminel spécial, «la CONAC estime le préjudice financier subi par l’Etat du Cameroun à plus de 17,6 milliards de FCFA. Dans le même temps, 16 067 dénonciations ont été reçues par cet organe», peut-on lire dans les colonnes du journal. Des données qui contrastent donc avec les efforts des autorités publiques pour éradiquer ce fléau.
La Conac a également établi un quinté des secteurs les plus corrompus au Cameroun en 2020 sur la base de 2470 appels téléphoniques dénonçant les pratiques de corruptions, et il en ressort que le secteur du transport routier figure en tête, avec un taux de dénonciations se situant autour de 17%. Il est suivi du secteur des affaires foncières (14,60%), du corps des Forces de maintien de l’ordre (13,60%), de celui des finances (12,60%), et du secteur de la justice (11,30%).
La Conac indique qu’elle a reçu, dans le cadre de l’élaboration de ce rapport, 98 contributions externes de la part de 25 ministères, de 17 entreprises publiques, de 8 organisations de la société civile. Elle déplore par ailleurs une baisse des contributions de 33,67% en 2020, et souligné qu’à l’échelle des ministères, en plus du ministère de l’Administration Territoriale et du ministère de l’Agriculture et du développement rural qui n’avaient pas contribué à l’élaboration du rapport en 2019 et qui sont restés constants sur cette position, plusieurs autres leur ont emboité le pas. Il s’agit du ministère de l’Eau et de l’Energie, du ministère des Postes et Télécommunications, du ministère de la Décentralisation et du Développement local, du ministère des Enseignements secondaires, du ministère de l’Enseignement Supérieur…
A l’analyse générale du combat qu’elle mène depuis plusieurs années pour tenter d’éradiquer la corruption au Cameroun, la Conac relève que « les atteintes à la fortune publique n’ont pas connu de ralentissement dans notre pays. Un indicateur pertinent de cette réalité est le nombre de dénonciations enregistrées par la Conac à savoir 16.067 au total », regrette le président de la Conac, Dieudonné Massi Gams.