Du 17 au 21 avril derniers, la Commission nationale anti-corruption du Cameroun (Conac) a déployé son concept de « clinique anti-corruption » à Bafoussam. Après cinq jours de sensibilisation, la Conac annonce avoir enregistré 80 dénonciations de corruption de toutes sortes.
Après Douala en 2022, la Commission nationale anti-corruption (Conac) a une nouvelle fois essayé son concept de clinique anti-corruption dans la ville de Bafoussam cette fois. Pendant cinq jours, du 17 au 21 avril derniers, cette clinique a enregistré 80 dénonciations de corruption de toutes sortes. C’est le bilan dressé par les responsables de la Conac et présenté lors du point de presse de clôture organisé le 21 avril dans la salle des Actes de la Communauté urbaine de Bafoussam.
« Les investigations que nous avons instruites pour ces différents cas ont permis de mettre à la disposition de la Justice pour flagrant délit de corruption onze personnes », fait savoir la Conac.
Onze personnes ont été mises à la disposition de la justice pour flagrant délit de corruption, fait savoir la Conac. Il s’agit notamment de trois agents de l’État déployés au poste de péage Batoufam, près de Bafoussam, qui percevaient l’argent des automobilistes, au titre de frais de péage, sans délivrer à ces derniers des tickets.
Mais le cas le plus retentissant est une policière, inspecteur de police principal en service au poste d’identification de l’Ouest 32. Elle a été interpellée pour avoir exigé et perçu d’un usager 6 000 F CFA pour le renseigner sur les raisons de non-établissement de sa carte nationale d’identité et de celle de son épouse.
À côté de ces onze cas de flagrant délit, la majorité des dénonciations enregistrées à Bafoussam la semaine dernière, soit 60 au total, continuent d’être suivies « dans le cadre de cette clinique anti-corruption jusqu’à leur résolution définitive », comme le fait savoir la Conac.
Par ailleurs, cinq dossiers de dénonciation se sont révélés infondés au terme des recoupements nécessaires effectués par les enquêteurs de la Conac. Et pour finir « la Conac s’est dessaisie d’un certain nombre d’affaires pendantes devant les tribunaux et des cas d’abandon de foyer, de litige foncier, de trouble de jouissance pour incompétence en la matière ».
Au regard des résultats encourageants de Douala (plus de 300 dénonciations) et Bafoussam (80 dénonciations), le président de la Conac, Dieudonné Massi Gams promet de dupliquer ce concept dans d’autres capitales régionales, d’autant plus que la commission ne dispose pas de démembrements régionaux.