Une trentaine de militants du Mouvement pour renaissance du Cameroun (MRC) sont attendus ce 20 octobre à la Cour d’appel du Centre. À quelques heures de cette nouvelle audience, Me Hyppolite Meli Tiakouang, le coordonnateur des avocats du collectif Sylvain Souop qui défend les détenus du MRC, a d’ores et déjà fait savoir que ses collègues et lui ont une demande à formuler avant l’ouverture des débats.
« Les avocats des détenus du MRC sollicitent la modification de la composition de la cour, celle-ci étant composée de militaires devant juger des civils, ce qui est contraire au droit international », a publié Me Hyppolite Meli Tiakouang sur son compte Twitter.
Ces détenus du MRC ont été arrêtés, pour la plupart après les marches interdites de septembre 2020. Ils avaient par la suite été jugés par le Tribunal militaire. Ce que les avocats du MRC ont toujours contesté. En avril dernier, ces avocats rejoints par Maurice Kamto, le président national du MRC, s’étaient félicités de ce que le jugement en appel des détenus du MRC se fasse dans une juridiction civile. « On sort des casernes militaires », avait fait savoir un des avocats du collectif Sylvain Souop.
Ce collectif tient désormais à ce que ce jugement en appel se poursuive sans magistrats militaires comme c’est actuellement le cas. Une demande qui ne fait pas l’unanimité parmi les techniciens du droit. Un avocat du barreau du Cameroun joint par SBBC explique qu’il est normal de retrouver des juges militaires à ce stade de la procédure. « Quand une affaire a été jugée par un tribunal militaire, en appel un ou deux juges militaires sont toujours présents », indique notre source.
Il ne reste plus qu’à attendre avant de savoir quel sort sera réservé à cette demande. Et surtout qu’est-ce que vont décider de faire les avocats du collectif Sylvain Souop si leur demande est rejetée. On se souvient qu’ils s’étaient retirés de cette procédure au Tribunal militaire.
SBBC