Mabia Johnson Mudika, délégué départementale de l’économie, de la planification et du développement régional du MINEPAT du Ndian aurait été tué par des combattants séparatistes
Le fonctionnaire de 42 ans, selon des informations, a été tué le vendredi 18 juin 2021, trois jours après avoir été kidnappé par des combattants séparatistes armés avec cinq autres délégués départementales.
Vers 9 heures du matin du mardi 15 juin 2021, des responsables ont déclaré que des combattants séparatistes armés avaient enlevé six délégués divisionnaires dans le village de Misore-Balue de l’arrondissement d’Ekondo-Titi, près de Mundemba.
Nwafua Lawrence Forwang, le Préfet du département de Ndian, a déclaré à Equinoxe Television que les personnes kidnappés comprennent :
Le Délégué Départemental du Domaine, du Foncier et du Cahier des Charges; le Délégué Départemental de l’Habitat et de l’Urbanisme; le Délégué Départemental des Ressources en Eau et Energie; le Délégué Départemental des Petites et Moyennes Entreprises de l’Economie Sociale et de l’Artisanat; le Délégué Départemental de l’Economie, de l’Aménagement et du Développement du Territoire et le Chef de Service Divisionnaire des Enquêtes.
Selon Equinoxe TV, les ravisseurs se sont identifiés comme des combattants séparatistes dirigés par un certain général Ten Kobo originaire de Bekora dansl’Arrondissement d’Ekondo Titi.
Le Préfet du Ndian aurait déclaré qu’il était en communication avec les délégués départementales enlevés qui sont détenus dans deux camps distincts. Les combattants armés exigeraient 28 millions de FCFA pour libérer ceux d’un des camps et 32 millions de FCFA pour les autres.
Les rapports indiquent que les personnes enlevées étaient en mission pour délimiter et planter des piliers sur une parcelle de terrain à attribuer à la compagnie d’électricité, ENEO. L’entreprise cherche à construire une centrale électrique qui stabilisera l’approvisionnement en électricité dans le département du Ndian.
Les responsables administratifs et de sécurité travailleraient sans relâche pour libérer les captifs alors que les membres de la famille s’agitent, en particulier avec la mort de Mabia Johnson Mudika.
Jeudi, un séparatiste qui s’est identifié comme Don Pascho est apparu dans une vidéo virale exigeant une rançon de 1 milliard de FCFA. Cependant, le chef des ravisseurs aurait déclaré que les hauts fonctionnaires en captivité « serviraient d’exemple ». Le corps sans vie de Mabia Johnson Mudika aurait été retrouvé après les déclarations du chef rebelle. Le sort des cinq autres captifs reste inconnu.
Les restes de Mabia Johnson Mudika auraient été transportés à Limbe via Idenau. Ils ont été conservés dans une morgue.
Cameroon-Info.Net rappelle que le 11 février 2018, Marcel Namata Diteng, alors officier divisionnaire de Batibo, a été kidnappé par des séparatistes et que le gouvernement a par la suite annoncé qu’il avait été assassiné en captivité. Plus tard, le 10 mars 2018, des séparatistes armés ont kidnappé Animbom Aaron Akiabom, alors délégué régional aux affaires sociales pour la région du Nord-Ouest. Les hommes armés le tueraient alors qu’il était sous leur garde.
Les forces de l’État camerounais se battent pour déloger les séparatistes armés qui ont planté leurs tentes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis que les manifestations anglophones se sont transformées en conflit armé en 2017.
Les demandes des entreprises par les avocats de droit commun et les enseignants anglophones ont conduit à des manifestations en novembre 2016. Les manifestations de rue se sont ensuite transformées en fusillades en cours entre les forces de l’État et des combattants séparatistes armés dans les régions majoritairement anglophones, entraînant une destruction indicible de vies humaines, leur habitats et moyens de subsistance.
Les enlèvements avec demande de rançons sont réguliers dans les régions anglophones (Nord-Ouest et du Sud-Ouest). Les rapts sont devenus « endémiques » dans ces régions, indiquait l’ONG Human Rigts Watch dans un article du 11 juillet 2019. Les meurtres, les enlèvements, les incendies criminels, les mutilations et la terreur pure et simple font désormais partie de la vie quotidienne dans certaines parties des régions anglophones.
Source: cameroon-info.net