Malgré les battues, les rafles et les arrestations ordonnées par les autorités administratives, le phénomène des « microbes » perdure dans la grande métropole économique du Cameroun.
Stéphane Nke Ndjana, sous-préfet de l’arrondissement de Douala 2ᵉ, a interdit, dans une décision signée le 18 novembre, « la commercialisation, la fabrication et le port des poignards » sur l’ensemble de son unité administrative. Cette mesure, justifiée par des « nécessités de préservation de l’ordre public », accorde une seule exception : les bouchers, uniquement dans leurs lieux de vente.
Le sous-préfet avertit que les contrevenants s’exposent à des sanctions, les forces de maintien de l’ordre étant chargées d’assurer l’application stricte de cette décision. Cette décision intervient dans un contexte de forte insécurité entretenue notamment par les « microbes ». Il s’agit de gangs de jeunes qui sèment la terreur dans les quartiers de la ville de Douala par des menaces, des agressions en dépouillant les habitants ; et parfois par des meurtres.
Malgré les battues, les rafles et les arrestations ordonnées par les autorités administratives, le phénomène des « microbes » perdure dans la grande métropole économique du Cameroun. Combattus depuis plusieurs années, ces groupes d’agresseurs sont affaiblis, disparaissent mais réapparaissent plus tard. En novembre et décembre 2023, plusieurs quartiers de la capitale économique ont reçu la visite inopinée de ces personnes armées.
Le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua et l’ancien préfet Benjamin Mboutou avaient tenu des réunions de crise avec leurs collaborateurs administratifs et des forces de maintien de l’ordre, pour prendre des mesures permettant de démanteler ces gangs de malfrats. Plusieurs membres de ces groupes ont alors été arrêtés puis conduits dans unités de police et de gendarmerie. En août et septembre 2022, les microbes ont mené des incursions dans des quartiers Ndogbong, Ange Raphaël, Bali, ou encore Ndokoti. La réaction des éléments des forces de sécurité a conduit à l’arrestation de certains microbes pour que la paix revienne.
À noter que ce phénomène est né il y a près de quatre ans dans des quartiers populaires tel le quartier New Bell qui se trouve dans l’arrondissement de Douala 2ᵉ. En mettant un embargo sur les poignards dans son unité administrative, le sous-préfet Nke Ndjana tente de priver ces gangs de leur arme de prédilection.