Ils s’interrogent sur les lenteurs observées des projets de tramway et Bus rapides transit annoncés avec faste.
Face à la presse le 19 juin dernier, les membres de l’association des chefs traditionnels Sawa du Wouri se sont exprimés sur divers sujets de Douala et du Cameroun. Réunis autour de leur président, SM Essombey Ndambwe, chef du village Sodiko, les dignitaires traditionnels ont dénoncé la dégradation avancée des routes de la capitale économique. Ils s’interrogent sur les lenteurs observées des projets de tramway et Bus rapides transit annoncés en grande pompe et accueillis avec enthousiasme.
Ils attirent l’attention de l’administration sur le calvaire des populations et l’insécurité générés par l’état calamiteux des routes. Dans certains villages et quartiers, indiquent les chefs, c’est le désespoir total. Ils citent notamment les routes Ndobo-Bonamatoumbè, Petrolex-Bojongo, Yatchika-Yansoki, Neptune-Chefferie Ngodi Bakoko, devenues de véritables serpents de mer évoquées et oubliées au gré de certaines échéances.
Au mauvais état de la voirie, s’ajoute l’obscurité due à l’incivisme, malgré les efforts de la mairie de ville pour l’éclairage public. S’agissant du confort et de la santé des ménages, les chefs déplorent l’allègement croissant du panier de la ménagère, du fait de la cherté de la vie. Sur la question foncière, ils se félicitent de l’annulation du décret d’expropriation pour utilité publique sur le site de Dikolo, et de l’annulation de plusieurs titres fonciers frauduleux dans l’espace Sawa.
Craignant des risques de déflagrations dans notre pays avec la montée sans cesse du discours ethno-tribal, les chefs Sawa invitent les chefs de l’Ouest, du Centre et des autres régions, à s’associer à eux, pour mettre en place une Commission traditionnelle et coutumière, qui sillonnera certains pays d’Amérique et d’Europe, pour dialoguer avec la diaspora et faire un plaidoyer en faveur de l’union et de l’amour entre Camerounais.
Les leaders traditionnels se réjouissent de la création du centre de commandement et de vidéo-surveillance, qui permet de traquer les délinquants en temps réels, de même qu’ils saluent l’engagement des forces de maintien de l’ordre sur leur rôle en ce qui concerne la sécurité des populations dans des conditions si difficiles. Sur la question de l’intégration nationale et le partage du pouvoir politique et administratif, les chefs Sawa du Wouri estiment que leurs ressortissants sont marginalisés sur leur territoire et appellent à un arbitrage juste comme c’est le cas partout ailleurs dans les autres régions.
Ils demandent que les 10 sénateurs titulaires du Littoral et tous les maires soient natifs du terroir, comme c’est le cas dans toutes les autres régions du pays. Ils appellent à une plus grande présence et prise en compte des natifs du Wouri dans la répartition des sièges de députés, conseillers municipaux et régionaux. Ils souhaitent voir un plus grand nombre d’enfants Sawa reconnus et promus aux hautes fonctions de l’Etat et de l’administration.
Actucameroun