Droit de timbre-automobile Cameroun: Lancé efficacement.
Droit de timbre-automobile Cameroun. Certains usagers se présentent déjà auprès de leurs assureurs pour régler cet impôt en même temps qu’ils renouvellent leur police. Constat fait à Bertoua où les paiements restent timides. La réforme du paiement du droit de timbre-automobile auprès des compagnies d’assurance est effective depuis le mardi 3 janvier 2017 au Cameroun.
A Bertoua, chef-lieu de la région de l’Est, nombre d’assureurs notent cependant quelque retard au renouvellement de la police d’assurance à responsabilité civile. Ladite assurance est obligatoire pour toute personne possédant un engin mobile à moteur, à l’exception des véhicules administratifs, diplomatique, en transit ou des véhicules d’essai. Valery Magnye, en poste à Bertoua depuis six ans à la Société africaine d’assurance et de réassurance (SAAR) compare, par exemple, le niveau d’affluence de ce début d’année aux trois exercices antérieurs. « La baisse du pouvoir d’achat des différents souscripteurs explique pourquoi beaucoup rebroussent chemin quand on inclut le taux de la vignette-automobile au devis de la police d’assurance-automobile », affirme Valery Magnye.
Pour Chancy Nkoebang, collaborateur de l’agent général Germaine Ateba de Caminsur, il s’agit plutôt d’une hésitation momentanée, puisque ces usagers seront obligés tôt ou tard de payer. « J’ai eu une cliente le 3 janvier dernier qui a déposé 75 000F d’avance pour son contrat d’assurance. Dès que je lui ai annoncé que j’allais retenir 25 000F pour la vignette, elle a retiré son argent. Mais le lendemain, elle est venue payer 100 000F », souligne Chancy Nkoebang. Et d’ajouter, « elle a pris le temps de se renseigner auprès des confrères avant de revenir ».
Ces atermoiements de la clientèle ne rassurent pas certains assureurs qui craignent plus une baisse de leur chiffre d’affaires, que la décision de certains usagers de rouler sans police d’assurance en cours de validité. « Nous envoyons des messages sur les portables (SMS) pour signaler des avis d’échéance à sept jours. Des visites à la clientèle sont planifiées et nous appelons même quand nous n’arrivons pas à les voir physiquement », indique un courtier de Algero Assurance. On estime d’ailleurs que si l’un des objectifs de la réforme était de réduire les charges liées à la collecte de la vignette et d’accroître les recettes fiscales de cette taxe, il est temps que des mesures soient déjà prises pour assurer la réussite de cette réforme.
« Outre la fabrication des tampons, le transport et la logistique de livraison des vignettes aux centres des impôts de la République, les coûts de la protection de ces vignettes, les commissions versées aux différents intervenants, ce sont autant de charges qui disparaissent pour l’Etat », estime Valery Magnye. Notre source suggère donc des contrôles avérés parce que l’Etat serait le plus grand bénéficiaire de la réforme. Ce d’autant plus qu’en croire le fichier national des assureurs en 2015, 369 000 véhicules étaient détenteurs d’une police d’assurance. « Or, l’Etat n’aurait collecté que sept milliards de F pour un potentiel estimé à dix milliards cette année-là. ».