Les centrales solaires de Guider et Maroua, les deux plus grandes du Cameroun, ont été inaugurées par le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, lors d’une descente sur le terrain du 19 au 23 septembre 2023 dans la partie septentrionale du pays.
Ces infrastructures énergétiques, d’une capacité cumulée de 30 MW, contribuent à améliorer considérablement la qualité du service public de l’électricité dans cette région, qui était autrefois sujette à des baisses drastiques de production en raison de problèmes d’hydrologie affectant le barrage de Lagdo.. « L’entrée en service officielle de ces deux centrales solaires permettra d’améliorer de manière substantielle la qualité du service public de l’électricité dans la partie septentrionale du pays jadis sujette à des baisses drastiques de production du barrage de Lagdo », comme on peut lire dans le communiqué qui annonce la visite de travail de Gaston Eloundou Essomba.
En réalité, les centrales solaires de Maroua et de Guider ont commencé à injecter leurs premiers mégawatts dans le réseau interconnecté nord (RIN) en fin d’année dernière. Eneo, le concessionnaire de la distribution de l’électricité dans le pays, précise qu’elles injectaient déjà 18 MW dans le RIN au premier trimestre de cette année. Eneo ajoute que cet apport a contribué à éviter les délestages dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua lors des trois premiers mois de l’année.
Le projet d’installation de ces centrales solaires modulaires dans la partie septentrionale du Cameroun a été validé en 2021 par le gouvernement camerounais, suite à l’offre de la société norvégienne Scatec. L’objectif était de résorber la baisse drastique du niveau des eaux dans le barrage de Lagdo, qui avait réduit la production de cette infrastructure à seulement 20 MW, sur une capacité installée de 72 MW. Cependant, en raison de contingences techniques, le projet a connu un retard dans sa réalisation, ce qui a nécessité des consultations supplémentaires pour garantir la stabilité de l’approvisionnement énergétique.
Jusqu’à présent, le Cameroun a très peu investi dans le solaire, qui représente à peine 0,1% de son offre, contre 62% pour l’énergie hydroélectrique, 24% pour les centrales thermiques et 14% pour les centrales à gaz, selon des chiffres contenus dans le rapport annuel 2020 de Eneo.