« Il y a eu fraude, les syndicats ont interpellé la ministre. Ce que la ministre a vu comme solution, elle s’est dit : s’il faut reprendre les évaluations, ça va coûter cher à l’État », a déclaré, Raoul Lemopi, enseignant, syndicaliste à l’émission Le Debrief de l’Actu du 23 juillet 2024.
Selon l’Office du Baccalauréat du Cameroun, l’examen du Baccalauréat de l’Enseignement secondaire général de la session 2024 a enregistré 133 86 candidats. Sur les 132 920 présents, 49 521 ont été déclarés admis. Le taux de réussite global provisoire est de 37,26%. Pour ce qui est des Statistiques au BACC 2024 : Bac A4 All : 6,35%/ Bac A4 Esp : 6,90% /Bac D: 48,90% /Bac C : 52, 56% /Bac TI : 37,12 % /BAC E : 71,74%%.
Plusieurs observateurs de notre landerneau croient que ce résultat est très mauvais. « Pour ceux qui ne comprennent pas, un taux de réussite de 27,55% au Baccalauréat signifie que sur 100 candidats, environ 74 ont échoué. Nos enfants ont intérêt à se mettre au travail et à abandonner tic toc », commente Me Sikati, avocat au barreau du Cameroun et militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC).
Invité à l’émission LE DEBRIEF DE L’ACTU sur Canal 2 International, Raoul Lemopi, enseignant, syndicaliste donne la démarche que le syndicat des enseignants a entreprise pour attirer l’attention de la ministre des enseignements secondaires Nalova Lyonga sur le déroulement du l’examen baccalauréat 2024. Dans l’émission qui avait pour thème « Un échec massif, une génération en danger… », l’enseignement soutient que la ministre avait été saisi.
« Il y a eu fraude, les syndicats ont interpellé la ministre. Ce que la ministre a vu comme solution, elle s’est dit : s’il faut reprendre les évaluations, ça va coûter cher à l’État. Qu’est-ce qu’on fait ? Dans sa tête, elle s’est dit « On va punir les fraudeurs en relevant les conditions de délibération ». En réalité, quelqu’un qui a déjà eu les épreuves, est-ce qu’on le punit en relevant les conditions de délibération à 10 ? En fait, même si on relève les conditions de délibération à 11 moyennes, il devait toujours être admis puisqu’il a déjà eu les épreuves…»», a déclaré le syndicaliste.
Le Cameroun de demain sera rude !
Une régression assez criarde qui suscite de la curiosité et de nombreuses interrogations… « Peut-être on s’achemine vers une réforme irréversible du baccalauréat camerounais afin de lui donner plus de crédibilité », lance un internaute. L’homme politique Elimby Lobe salue pour sa part la bravoure des enseignants camerounais. « Les enseignants ont refusé la complaisance. Félicitations ! Je veux de bons bacheliers au lieu d’une pléthore de bac de complaisance », indique-t-il.
Patrick Duprix Anicet Mani abonde dans le même sens. « Au Cameroun on insulte une sommité de l’école et de la connaissance juridique en soutien à celui qui gère sa retraite via les jeux de hasard aux antipodes de l’éthique, l’intégrité etc…et on est surpris de voir les enfants de moins en moins intéressés par les études ! Le Cameroun de demain sera rude ! », s’indigne-t-il.