La situation confuse à Ouagadougou où des tirs à l’arme lourde ont été entendus tôt ce matin.
Des militaires burkinabè ont effectué des tirs en l’air ce vendredi matin dans la capitale burkinabè Ouagadougou, où les accès à la Présidence, à la Primature et la télévision publique (RTB) sont bloqués depuis la matinée, selon le constat fait par le correspondant de l’Agence Anadolu sur place.
Les tirs ont débuté ce vendredi aux environs de 5H Gmt. Aucune information sur les revendications des militaires n’était disponible vendredi jusqu’à 9H00.
Devant la Primature et la télévision publique un cargo et un pick-up sont stationnés.
La télévision qui avait cessé d’émettre a repris ses programmes.
Devant la radio nationale, aucun dispositif sécuritaire n’est disponible.
La principale voie menant à la présidence burkinabè est également bloquée.
Des stations-services et les commerces sont ouverts dans plusieurs quartiers de la ville de Ouagadougou mais fermés dans les endroits bloqués par l’armée.
Même si les populations vaquent à leurs occupations, la circulation est timide dans certains endroits de la ville.
Ce mouvement d’humeur intervient cinq jours après une embuscade meurtrière contre un convoi humanitaire lundi, dans laquelle 11 soldats ont été tués selon un bilan toujours provisoire.
C’est ce vendredi que l’armée était censée fournir le bilan définitif jugé « très sérieux » mercredi par le ministre délégué à la défense Silas Keïta à l’issue du conseil des ministres.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, président du Burkina Faso, s’est rendu jeudi, à Djibo (Sahel), pour soutenir et témoigner de sa compassion aux soldats du 14ème Régiment interarmes (14è RIA) victimes de l’ embuscade de lundi à Gaskindé, alors qu’ils escortaient un convoi humanitaire, a annoncé la présidence burkinabè dans un communiqué.
Jeudi, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Bobo-Dioulasso dans la capitale économique située à l’Ouest du Burkina Faso pour dénoncer la “mauvaise gestion” de la crise sécuritaire.
Dans un bref communiqué, la Gendarmerie Nationale a informé le public que la cérémonie de sortie de la 48e promotion de l’Ecole Nationale des Sous-officiers de Gendarmerie initialement prévue ce vendredi 30 septembre 2022 à Bobo-Dioulasso, est reportée à une date ultérieure.
Le 24 janvier, l’armée du Burkina Faso a annoncé la destitution du président Roch Kaboré, la suspension de la Constitution, la destitution du Gouvernement, la dissolution du Parlement et la fermeture des frontières.
Dans son tout premier discours, le président autoproclamé du Burkina Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba, a appelé la communauté internationale à aider son pays à sortir de sa crise tout en s’engageant à retrouver une vie politique normale.
AA / Ouagadougou / Dramane Traoré