Le Cameroun connaît ses adversaires à la Coupe du monde 2022 après le tirage au sort effectué le vendredi 1er avril, à Doha. Le consultant de RFI a décrypté le tirage au sort de la Coupe du monde 2022 sur les antennes de la radio du monde.
Logés dans même poule que le Brésil (première nation au classement FIFA), Joseph Antoine Bell invite les Lions indomptables à davantage crainte la Serbie et la Suisse.
RFI : Le Cameroun affrontera la Suisse, la Serbie et le Brésil au Qatar. Quel regard portez-vous sur ce groupe ?
Joseph-Antoine Bell : Ce n’est pas la peine d’épiloguer, vous êtes parmi les petits (le Cameroun figurait dans le pot 4 pour ce tirage au sort, NDLR), donc tous ceux que vous allez rencontrer seront mieux classés que vous.
Quand on est à la place du Cameroun, ce n’est pas le Brésil qui est un problème, parce que quand vous affrontez cette sélection, vous êtes toujours concentré, l’entraîneur n’a pas besoin d’être derrière vous, et ce jour-là, vous êtes prêt, vous donnez le meilleur de vous-même.
Le vrai danger, et il est pernicieux d’ailleurs, c’est que vous jouez contre la Suisse. Et en Afrique, on pense que les Suisses savent garder l’argent, mais ne jouent pas au football. Et la Serbie, on ne sait pas où cela se trouve. Autrefois, la Yougoslavie, on en parlait, mais la Serbie, c’est encore récent, et on croit que ce n’est rien du tout (la Yougoslavie n’existe plus depuis 2003, NDLR).
Le drame, c’est que ce sont des matchs contre des équipes qui peuvent être légèrement supérieures, mais vous êtes psychologiquement dans un piège. Et votre peuple vous en voudra de perdre ces matchs.
On a pu juger le Cameroun à très haut niveau ces derniers mois avec une CAN à domicile achevée à la troisième place et ce barrage remporté dans les derniers instants contre l’Algérie (0-1, 1-2). Ce que vous avez vu lors de ces rencontres vous a-t-il rassuré ?
La qualification face à l’Algérie est une très bonne chose sur le plan émotionnelle. Mais sur un plan statistique, c’est une défaite (0-1 à Douala, le 25 mars, NDLR) et une victoire (1-2 à Blida, le 29 mars, NDLR). Cela ne doit pas nous voiler la face sur ce qui s’est réellement passé. C’est en regardant les choses en profondeur qu’on accepte de réfléchir.
D’ailleurs quand j’entends « on va travailler plus », je vais vous dire : durant toute ma carrière, je n’ai pas vu qu’on pouvait travailler plus, mais on peut travailler mieux.
Et en parlant de match de haut niveau, les matchs de haut niveau africain ne sont pas des matchs de haut niveau mondiaux, il faut être honnête. Donc, quand on est le Cameroun, on doit travailler mieux pour aller en Coupe du monde et ne pas dire aux gens qu’on va travailler plus, parce que cela ne veut rien dire.