L’élu est Gérard Melingui Ngon’Efouda nommé pour remplacer son prédécesseur Dieudonné Ombala. La décision est contenue dans une décision signée le mardi 8 décembre 2020 et portant nomination d’un nouveau Directeur du Projet d’Alimentation en Eau Potable de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (PAEPYs).
Ainsi, Gérard Melingui Ngon’Efouda a été nommé pour remplacer son prédécesseur Dieudonné Ombala. Les raisons de ce limogeage ne sont pas encore rendues publiques. Mais, en lisant attentivement la décision du Premier ministre, l’on apprend que M. Dion Ngute a convoqué, entre autres, la loi n° 2018/011 du 11 juillet 2018 portant Code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques au Cameroun. Il a également convoqué la loi n° 2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’État et des autres entités publiques qui prescrit l’orthodoxie dans la gestion de finances publiques. Entre les lignes, le Premier ministre s’est appuyé sur des textes de loi qui régulent spécifiquement la gestion financière des entités publiques au Cameroun. Ce qui fait penser que la faute sanctionnée est apparentée à des malversations financières ou fautes de gestions, pour dire le moins.
Par ailleurs, le limogeage du directeur du Paepys intervient quelques jours après que le ministre de l’Eau et de l’Énergie, Gaston Eloundou Essomba, a déclaré à l’Assemblée Nationale que ledit projet connaît des difficultés. Selon le membre du gouvernement, les actions menées jusqu’au mois d’octobre 2020 ont permis de porter le taux d’exécution physique global du projet à 68%. Cependant, « suite à la crise sanitaire due à la Covid-19, le contrat de l’entreprise de construction Sinomach qui devait s’achever en décembre 2021, a été prorogé jusqu’au 21 juillet 2022, date prévisionnelle de fin des travaux d’exécution du Paepys », a révélé le Minee. Ce qui signifie que le déficit de production d’eau à Yaoundé, estimé à 215 000 m3/j, ne sera pas comblé avant juillet 2022.
Le Paepys est financé par un prêt d’Eximbank China, pour un coût total de 399 milliards FCFA et exécuté par l’entreprise chinoise Sinomach. Il devrait mettre un terme au déficit en eau potable de la ville de Yaoundé, en apportant dans sa phase initiale un complément de 300 000 m3/j, puis 400 000 m3/j dans la phase d’extension. Il permettra également de couvrir les villes et localités riveraines, notamment Batchenga, Obala, Nkometou, Soa et Ntui.
Les besoins de pointe de Yaoundé en eau potable sont estimés à 315 000 m3/jour. L’usine de traitement d’eau d’Akomnyada, son unique source d’alimentation en eau potable, produit dans le meilleur des cas, près de 100 000 m3/j. Ce qui crée un déficit de production de l’ordre de 215 000 m3/j. Conséquence, Yaoundé connaît un rationnement permanent de l’eau potable.