Le vendredi 2 septembre au matin, à Paris, face aux ambassadrices et aux ambassadeurs français, Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, a vertement critiqué les autorités maliennes.
Affirmant que l’Exécutif malien de transition “navigue à vue, d’échec en échec”, Catherine Colonna a fait état d’une “progression des groupes armés terroristes dans tout le pays” et de “Maliens déplacés par milliers”.
Trois semaines après le retrait du dispositif antiterroriste « Barkhane » suite à neuf ans de présence militaire française au Mali -dans le but de lutter contre le terrorisme-, la cheffe de la Diplomatie française a accusé “le régime, auteur d’un double coup d’État” de “s’en prend[re] un jour au Danemark, le lendemain à la Côte d’Ivoire, et toujours à la France”.
Elle a déclaré que l’objectif de ces “accusations” de l’État malien serait de “faire oublier qu’il navigue à vue, d’échec en échec, attelé à un groupe de mercenaires russes”, faisant allusion à la présence au Mali de la compagnie militaire privée russe « Wagner », décriée par Paris.
Réitérant les accusations portées par le président Emmanuel Macron, ce jeudi, lors de la conférence des ambassadeurs, Colonna a fait état d’une guerre informationnelle de puissances étrangères.
“Il faut démonter les manipulations et couper court aux mensonges, il faut aussi reprendre la maîtrise de notre propre récit, de notre image”, a estimé la ministre, soulignant qu’il s’agit d’un “enjeu stratégique”.
“C’est à nous de faire la démonstration que nous sommes le bon partenaire, le plus fiable, le plus respectueux”, a plaidé la ministre des Affaires étrangères, faisant état de la détermination de l’Exécutif français à “agir avec les États et dialoguer directement avec les sociétés civiles”.
“Nous resterons présents auprès des États africains qui le souhaitent, et en soutien des besoins qu’ils expriment souverainement”, a-t-elle souligné.
Il est à rappeler que les relations diplomatiques sont tendues entre Paris et Bamako, depuis le coup d’État de 2021 au Mali, qui a mené à l’expulsion de l’ambassadeur français du Mali et au retrait forcé du dispositif Barkhane de ce pays, achevé il y a trois semaines.
Au cours de la 18e session de la réunion du Comité Bilatéral Stratégique Mali-Algérie, ce jeudi, Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères a exprimé la détermination de son pays à réconcilier les positions malienne et française.